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  • : Le blog de les5duvin.over-blog.com
  • : Cinq passionnés du breuvage de Bacchus parlent du vin sous toutes ses facettes.
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POURQUOI CE BLOG?

Ce blog est né de l'heureux hasard d'une rencontre, en 2010, au Salon des Vins de Loire d'Angers, autour d'un verre de rosé de Bourgueil - celui de Pierre Jacques Druet. Il y avait là cinq "plumitifs" du vin. Le rosé aidant, l'idée a germé de créer un espace commun.
Parce qu'à cinq, on peut aborder plus de thèmes.
Parce qu'on peut débattre.
Parce qu'on peut partager. Des coups de coeur, des coups de gueule, de l'expérience.
Et qu'est-ce que le vin sinon une boisson de partage?
De ces cinq, certains sont déjà des blogueurs confirmés, d'autres non.
Comme il y a les 5 sens, il y  a maintenant les 5 du Vin.

Les 5 du Vin

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QUI SOMMES-NOUS?

David Cobbold (Eccevino) est le plus français des journalistes anglais du vin, ou vice versa. Il a reçu en 2011 le Wine Blog Trophy pour  son blog, More than Just Wine.

Jim Budd, sujet de sa Gracieuse Majesté, est journaliste pour diverses revues britanniques. Amoureux des vins de Loire, il leur consacre un blog, Jim's Loire, primé en 2009 du Wine Blog Trophy.

Hervé Lalau est un journaliste français écrivant pour diverses revues et sites français, belges, suisses et canadiens. Son blog "Chroniques Vineuses" lui a valu le Wine Blog Trophy en 2010.

Michel Smith, PourLeVin, est un journaliste français établi en Roussillon, travaillant pour diverses revues et guides en France. Il s'intitule lui-même "Journaliste en Vins et autres Plats de Résistance".

Marc Vanhellemont est un journaliste belge travaillant pour divers magazines en Belgique et en France. Incontournable, sauf par la face nord.

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Le Calendrier des 5

Retrouvez vos chroniqueurs préférés grâce à notre fameux Calendrier

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The Famous 5

Vous voulez-en savoir plus sur nous? Nos portraits se trouvent en rubrique The Famous 5.

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Les textes signés n'engagent que leur auteur.

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Sauf mention contraire, les textes et photos sont protégés par le Copyright de chaque auteur, individuellement pour les articles signés, ou collectivement pour les articles coopératifs des 5 du Vin.

Jim Budd's photographs are licensed under a Creative Commons Attribution-Noncommercial-No Derivative Works 2.5 UK: Scotland License.
22 novembre 2010 1 22 /11 /novembre /2010 14:31

Ce samedi matin aux aurores, laissant derrière moi et la capitale, et les frileux qui pratiquent la dissuasion nucléaire pour mettre au pas les hurluberlus de mon espèce – à leur détriment sans doute car il me semble que le danger pour la presse écrite se niche à l’intérieur d’elle-même et non sur mon petit espace de liberté – je filais dans ma petite auto vers la belle ville de Beaune. Le soleil pointait le bout de son nez et je me sentais gai comme un pinson. Malheureusement, sur le plateau, changement radical: le crachin plombait le ciel. Il pluviotait lorsque je touchais au port: un splendide Formule 1 planté dans un champ de choux à la lisière de Beaune, à Montigny-les-Beaune, précisément. Cet hôtel, fleuron du groupe Accor, me proposait la seule chambre de libre dans le grand Beaune pour la modique somme de 37 euros petit déjeuner compris. Spartiate, douche et toilettes sur le palier, mais dotée de la wifi, la chambre 101 suffisait à mon bonheur de petit bloggeur. Mon impéritie trouvait là sa plus belle expression et, en dépit de la purée de pois, ma bonne humeur ne me quittait pas.

 

Contrairement à une idée reçue, le diable se niche rarement dans les détails si l’on veut bien les ramener à ce qu’ils sont. Dans une journée bien grise, l’éclaircie ornée d’un splendide arc-en-ciel a surgi alors qu’elle touchait à sa fin. Paradoxe que seul le vin peut dénouer: faire surgir la lumière en pleine nuit. Les dîners bourguignons sont tout sauf collet monté, il y règne une franche bonne humeur teintée de paillardise. Au Château Corton André, ce fut le cas avec une touche toute particulière d’humour décalé qui a ravi les convives venus de tous les coins de notre foutue planète. Comme je suis à la bourre, je vais me concentrer sur le clou de notre soirée : Corton-Bressandes Grand Cru 1949 sur un gâteau Le Fleur de Sel. Même si le gâteau était au chocolat, nous ne nous sommes pas levés pour Danette mais pour un grand jeune homme de 61 ans.

 

Dans le verre : lumineux, étincelant, empourpré, en ces instants on n’ose pas, et pourtant le senior s’extériorise, il affriole le nez, lui donne avec intensité une large carte de fragrances chaudes. Le temps est suspendu, la conversation s’est interrompue, bien plus qu’une communion ce sont les prémices, cet avant sensuel qui met, si je puis m’exprimer ainsi, en branle des sensations profondes, fortes, charnelles. C’est le temps des caresses, d’un parcours du pays de son corps, de ses origines, de ses racines, d’une jeunesse encore si présente. On sent le grain de peau, fin, souple, accueillant. Tout est possible, reste à consommer, à passer à l’acte. À l’attaque par petites touches, pas comme un soudard debout et pressé, non avec volupté. Quelle fraîcheur ! Ce gaillard est vif, plein d’allant, d’une jeunesse insolente. J’en suis presque jaloux mais, après tout, nous sommes lui et moi de la fin de ses années 40 si mal commencées mais qui surent finir sur de grandes et belles années. Notre jeunesse de cœur, nos esprits flamboyants, notre goût du bien vivre, nous confèrent une éternelle jeunesse.

 

Alors, même si vous me trouvez prétentieux, je me suis senti frère de lait de ce Corton-Bressandes Grand Cru 1949.

 

J’étais si heureux que j’en ai oublié de prendre la bouteille d’origine en photo. Pour les amateurs de précision : ce vin a été rebouché à raison de 7 bouteilles pour en obtenir 6. Il en reste une trentaine de flacons en cave. Mais chez moi tout arrive, grâce à l'efficacité de Sandrine : la voili, la voilà, la photo de mon Corton -Bressandes Grand Cru 1949. Merci à tous, le vin c'est le plaisir partagé et ce fut une superbe soirée...

 

Jacques Berthomeau

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15 novembre 2010 1 15 /11 /novembre /2010 00:07

img183-opera-3La fin justifie les moyens ce matin : puisque sur un autre site, ma crémerie personnelle www.berthomeau.com, j’en tartine des kilos, ici face au 4 Paganini de la dégustation je fais dans le simple choc des photos avec 4 Questions en face : ils sont dans le désordre de Pietro Mascagni, de Gaetano Donizetti, de Gioacchino Rossini et de Giuseppe Verdi ces Opéras Wine mais quel est donc leur titre ? C’est à vous de jouer et vous saurez ainsi d’où proviennent mes clichés...

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8 novembre 2010 1 08 /11 /novembre /2010 00:08

Montoiremaxi.jpgLe titre c'est pour rire jaune - allusion lourde à l'étoile de la même couleur. Du vin et du haschisch en revanche c'est le titre d'un joli petit livre, que l'on peut facilement glisser dans une poche : 10,5 par 15, publié dans la petite collection des éditions Mille et Une Nuits et c'est signé Charles Baudelaire. Pour 2 euros 50 soixante petites pages exquises dont 45 traitant de notre sujet : « Du vin et du haschisch comparés comme moyen de multiplication de l'individualité ». Pour vous inciter à faire l'acquisition de ce compagnon de route je vous propose quelques extraits de ce texte et le lien www.1001nuits.com  Bien sûr, précision utile pour les hygiénistes, les repentis modèle Chabalier ou les tenants de l'ordre moral, je laisse à ce Baudelaire l'entière responsabilité de ses propos.

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« Profondes joies du vin, qui ne vous a connues ? Quiconque a eu un remords à apaiser, un souvenir à évoquer, une douleur à noyer, un château en Espagne à bâtir, tous enfin vous ont invoqué, dieu mystérieux caché dans les fibres de la vigne. Qu'ils sont grands les spectacles du vin, illuminés par le soleil intérieur ! Qu'elle est vraie et brûlante cette seconde jeunesse que l'homme puise en lui ! Mais combien sont redoutables aussi ses voluptés foudroyantes et ses enchantements énervants. Et cependant dites, en votre âme et conscience, juges, législateurs, homme du monde, vous tous que le bonheur rend doux, à qui la fortune rend la vertu et la santé faciles, dites qui de vous aura le courage impitoyable de condamner l'homme qui boit du génie ?

D'ailleurs le vin n'est pas toujours ce terrible lutteur sûr de sa victoire, et ayant juré de n'avoir ni pitié ni merci. Le vin est semblable à l'homme : on ne saura jamais jusqu'à quel point on peut l'estimer et le mépriser, l'aimer et le haïr, ni de combien d'actions sublimes ou de forfaits monstrueux il est capable. Ne soyons donc pas plus cruels envers lui qu'envers nous-mêmes, et traitons-le comme notre égal. »

«  J'ai souvent pensé que si Jésus Christ paraissait aujourd'hui sur le banc des accusés, il se trouverait quelque procureur qui démontrerait que son cas est aggravé par la récidive. Quant au vin, il récidive tous les jours. Tous les jours il répète ses bienfaits. C'est sans doute ce qui explique l'acharnement des moralistes contre lui. Quand je dis moralistes, j'entends pseudo-moralistes pharisiens. »

«  Si le vin disparaissait de la production humaine, je crois qu'il se ferait dans la santé et l'intellect de la planète un vide, une absence, une défectuosité beaucoup plus affreuse que tous les excès et les déviations dont on rend le vin responsable. N'est-il pas raisonnable de penser que les gens qui ne boivent jamais de vin, naïfs ou systématiques, sont des imbéciles ou des hypocrites; [...] Un homme qui ne boit que de l'eau a un secret à cacher à ses semblables."

Le vin exalte la volonté, le haschisch l'annihile. Le vin est un support physique, le haschisch est une arme pour le suicide. Le vin rend bon et sociable. Le haschisch est isolant. L'un est laborieux pour ainsi dire, l'autre essentiellement paresseux. [...] Le vin est utile, il produit des résultats fructifiant. Le haschisch est inutile et dangereux. »

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1 novembre 2010 1 01 /11 /novembre /2010 00:09

Que faire pour vous plaire? Je pourrais afficher des femmes nues... J’y ai pensé mais sans doute aurais-je choqué des féministes ardentes. Alors des vits... Là, la censure m’aurait frappé de plein fouet. J'ai donc décidé :

1) d'afficher la photo suivante pour honorer mes collègues créchant dans le royaume de Belgique :

sex-Wine-2.jpg

2) de mettre à contribution Rémi Gaillard le Sudiste qui s’est pointé chez moi avec Cali dans son panier. Et comme celui-ci est né à Perpignan en juin 68, ça va enchanter mes compères réfugiés dans cette belle contrée. Bonne dégustation et passez le code à votre voisin...


L'Amour fou - Cali (Rémi GAILLARD)
envoyé par nqtv. - Gag, sketch et parodie humouristique en video.

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25 octobre 2010 1 25 /10 /octobre /2010 00:09

Ce matin j’ai l’âme légère, la majorité silencieuse me dit-on bêle, les domestiques montent au créneau pour les maîtres, notre beau pays qui n’aime rien tant que les promesses cède à ses démons, je n’en dirai pas plus ne me reconnaissant pas dans l’une et l’autre des deux crèmeries. Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent...

Et pendant ce temps-là à Bordeaux il se passe des choses essentielles.

« En exclusivité à Max Bordeaux venez profiter de notre dégustation horizontale du millésime 2000 sur les crus exceptionnels de :

- Petrus (80€ les 2,5cl)

- Ausone (65€ les 2,5cl)

- Lafite Rothschild (65€ les 2,5cl)

- Mouton Rothschild (30€ les 2,5cl)

- Latour (30€ les 2,5cl)

- Haut-Brion (30€ les 2,5cl)

- Margaux (30€ les 2,5cl)

 Cette dégustation est disponible dès aujourd‘hui et jusqu‘à épuisement des stocks. Une bouteille de chaque cru est disponible à la dégustation.

 Saisissez cette chance unique de déguster au verre ces magnifiques crus sur un millésime grandiose »

Questions :

1-     les dégustateurs vont-ils cracher ?

2-    combien de dégustateurs vont se payer l’intégrale à 330€

3-    si oui, et s’ils ne crachent pas, seront-ils dans les clous légaux de l’alcootest ?

4-    si j’emmène ma fiancée aurais-je une réduction pour couple ?

5-    si nous venons tous les 5 aurons-nous une réduction pour famille nombreuse ?

Bon vous me direz que 330€ c’est de la roupie de sansonnets, qu’une petite poignée d’euros pour de tels nectars vu qu’une œuvre de Damien Hirst du style de son aquarium hermétique contenant une tête de vache, des mouches, des mouches, des asticots, du sucre et de l’eau ça vaut dans les 2,35 millions d’euros (vente chez Sotheby’s à Londres le lundi 15 septembre 2008)  r211736_813954.jpg

Ainsi va le monde et comme le note Raphaël Enthoven (le père de qui vous savez) « l’art contemporain est le théâtre d’une étonnante inversion au terme de laquelle il est plus facile d’être artiste que spectateur, ce qui fait que quand tout le monde peut devenir artiste, l’art ne s’adresse plus à personne. » et lycée de Versailles...

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18 octobre 2010 1 18 /10 /octobre /2010 00:09

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L’ami Patrick Beaudouin, l’une des chevilles ouvrières de l’association Sève pour le renouveau des AOC, écrit sur son blog : « Marcel était un trublion, qui a secoué le monde du vin... On retient facilement les flamboyances de Marcel, ses éruptions. À mes yeux, il était aussi un vigneron rigoureux, et... discret. Il a défendu le vin « naturel », mais revendiquait la responsabilité du vigneron, et était fidèle à la notion de terroir. Il a participé, discrètement, au travail d’un groupe de vignerons qui rencontrait René Renou dans sa tentative de réhabilitation des AOC. L’an passé, il sautait dans un TGV, sans tambours ni trompettes, pour aller avec d’autres à Bruxelles discuter de l’avenir des vins de terroir.... C’était un type bien, un grand bonhomme. »

Marcel Lapierre, sans doute pour tempérer l’ardeur de ceux qui voulait faire de lui un gourou des « vins naturels », avait coutume de dire « je ne fais que du vin... » Il ne s’agissait pas de fausse modestie mais d’une conviction bien ancrée, je dirais naturelle, plaçant le vin à sa juste place, celle d’une boisson « Le vin est une boisson», répétait-il.  Alors, tout comme René Renou, laissons Marcel reposer en paix dans sa terre natale, ne le plaçons pas dans un quelconque Panthéon, il n’aurait pas du tout aimé ça. Laissons les hommages officiels aux officiels qui les débitent à la pelle pour retenir l’image de l’homme libre, border line, qui cherchait à bien faire son métier de vigneron sans ostentation et qui, à l’occasion, discrètement se mêlait à ceux qui œuvraient pour le bien commun.

Loin du Panthéon, mais très proche de la Sorbonne et de l’Odéon de mai 68, «Lui qui avait dérivé dans Paris avec Guy Debord au mitan des années 1970 aimait la vie vécue jour après jour, avec la joie enfantine de bousculer tous les conformismes. Après l’avoir rencontré, on ne pouvait plus regarder le monde de la même manière.» écrit son ami Sébastien Lapaque. Oui, dans la vie que l’on vit, concentré d’égoïsmes, pleine d’égo, d’images fabriquées, de copié-collé moi je retiens, comme le dit si bien Lapaque, qu’ «au contact de Marcel, on comprenait que vivre est un acte magique. À ses amis, il apprenait à goûter dans la vie cette magie de rencontres, de surprises, de recherches, de bonheurs, de trouvailles.»

Marcel Lapierre est mort, trop tôt pour tous ceux qui l’aimaient, mais comme l’écrit Olivier Bardolle «La mort en ce qu’elle n’est pas négociable, qui déblaie le terrain, à laquelle on ne peut échapper, avec son mystère absolu égal à celui de la vie, seul permettant une pensée métaphysique, la mort qui permet la Beauté par la fugacité et l’éphémère, la mort qui rend l’Amour si attirant (« mignonne, allons voir... »), la mort en tant qu’extase, l’indispensable mort qui donne son sens à la vie.»

Moi c’est ce que je retiens de la vie de Marcel Lapierre, à son niveau, dans son métier, en son pays, avec les siens et bien d’autres, elle eut un sens...

Jacques Berthomeau

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11 octobre 2010 1 11 /10 /octobre /2010 00:09

C’était dans la langueur d’un profond après-midi, le sieur Lalau qui n’aime rien tant que d’allumer des mèches lentes propulsait dans ma boîte à mails une grenade dégoupillée : « Decanter pète les plombs » Ben oui selon lui un dossier signé Andrew Jefford affirmait que le Chardonnay est le meilleur cépage d'Australie. So far so good. Mais notre Hervé tiquait comme une tique fort irritée quand Jefford, ou le rédacteur final de Decanter, affirmait que ce même Chardonnay australien «peut sans effort surpasser le meilleur Bourgogne» (can outperform 'effortlessly' top level Burgundy).

Infamie !

Nouvelle bataille d’Hernani façon postmoderne que je suivis sur le petit écran de mon Iphone, alors que ce vendredi-là, je me portais jusqu’au Musée de la Chasse pour déguster un breuvage bourguignon dont je tairais le nom mais qui en blanc, ne pouvait que magnifier le Chardonnay. Putain ça canardait dans tous les coins comme dans un gabion de Picardie. Du gros calibre. Du un peu chauvin aussi mais bon nous ne sommes pas français pour rien. Même le camarade Charlier, le pauvre, sortait de sa tranchée pour arroser le gros gibier. Moi je trouvais ça beau, épique et alors que je gravissais la Butte Montmartre envahie par des hordes de touristes anglo-saxons pour assister aux enchères du merveilleux Clos Montmartre sponsorisé par Th.Dessauve et E. Bernardo, je ne pouvais m’empêcher de penser que la Toile était belle lorsque de tels guerriers s’y embrochaient.IMG_9203.JPG

Je ne raille pas  je me délectais. Même que le lendemain dans le TGV qui me transportait jusqu’à Saint-Dié pour le Festival International de Géographie, qui s’intéressait à la santé de nos forêts et qu’avait invité la Russie – Hé oui il n’y a pas que le vin dans la vie –, nos vaillants compagnons rompaient encore des lances sur les mérites comparés du Chardonnay d’ici, de là-bas et d’ailleurs. Alors je me disais dans ma petite Ford intérieure «mon gars t’es vraiment pas à la hauteur... t’es un peu niais... t’en ais encore à écrire que t’aime le Picpoul de Pinet... va falloir te recycler, reprendre ton plumier... t’es la honte des 5... comme qui dirait la 5ième roue du carrosse... même pas la roue de secours sauf à ce que le chœur des amateurs crient : au secours... bref la déréliction la plus complète... la descente aux enfers...»

Alors pour me rassurer je me remémorais cette maxime de Talleyrand « Il faut traiter légèrement les grandes affaires et les choses d’importance, et sérieusement les plus frivoles et les plus inutiles. Cette méthode a l’avantage que les esprits ordinaires ne peuvent s’en servir. » De grâce ne lisez pas ça de travers car dans cette affaire de Chardonnay nous n’avions guère affaire à des esprits ordinaires mais à de fins bretteurs qui m’ont fait passé quelques bons ¼ d’heures...

Et puis, comme s’il fallait que le fil de mon propos soit conforté par une grande pointure, alors que ma chronique était en boîte, tombait sur mon écran ce dimanche à 19h30 le commentaire de Robert Tinlot. Je n’en cite que la conclusion « En somme se comparer aux vins français est faire référence à l'étalon de la qualité. Ainsi par une appréciation certes globale c'est rendre les honneurs aux vins de France et reconnaître leur primauté. Merci Monsieur Jefford. Merci à Decanter de continuer à titiller les producteurs des grands vins de France et aussi des autres moins grands, il ne faudrait pas qu'ils s'endorment sur leurs lauriers. »

Chapeau Monsieur Tinlot ! Et dire qu’il y en à des qui affirment que les blogs ne sont peuplés que d’ignares et de mécréants ! Moi mis à part démonstration est faite que sur celui du Lalau l'exilé au royaume de Belgique http://hlalau.skynetblogs.be/archive/2010/10/07/decanter-pete-les-plombs.html  le fameux buzz est plein de bonnes choses...

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4 octobre 2010 1 04 /10 /octobre /2010 08:04

Mon raccourci pourra choquer les esthètes mais le beau texte de Ch. F. Ramuz, hymne vibrant aux vignerons, va très bien à deux sympathiques, souriants et avenants vignerons valaisans : Fabienne Cottagnoud et Robert Taramarcaz croisés dans un corner au Saint-James & Albany.  

 

«Vignerons, hommes d'une chose, vignerons, je vous salue.

Il y a des gens qui écrèment, ils se contentent du plaisir du dessus; vous, vous avez été profond. Vous voilà contre la terre.

 Vignerons, chers amis, vous savez bien: cette terre, il faut d'abord avoir sué contre, avoir peiné, avoir pleuré contre, avoir juré contre, avoir gémi contre, lui avoir dit : «Non», plusieurs fois, l'avoir reniée comme a fait saint Pierre : c'est qu'il y a certains jours où l'amour se retourne et où l'amour agit à rebours. L'amour dit parfois non... Puis tout à coup il dit oui de nouveau, car l'amour est persévérance.» 

Fabienne Cottagnoud et Marc-Henry (son mari), c’est «La cave des  Tilleuls» www.fabiennecottagnoud.ch. Pour un panorama complet de leur vin, je vous recommande la lecture d’une excellente  chronique d’un confrère La Pipette aux 4 Vins http://pipette.canalblog.com/archives/2009/10/12/14978254.html 

Moi qui suis plus un homme de mots que de vin, je vous propose deux textes:

"Si je suivais mon intuition ?

Et si...je devenais vigneronne ?

Et si je vinifiais le plus naturellement possible ?

Et si on plantait du Diolinoir ?

Et si je vinifiais nos rouges en barriques

sans les filtrer ni les coller ? 

Et si j'avais la patience d'attendre six ans 

mon premier vin jaune ?  

Et si je réalisais quelque chose d'encore plus fou ?

Et si j'essayais encore d'autres méthodes ?

Marcus, ...et si on prenait au sérieux la part des anges?"

Fabienne Cottagnoud  

Et aussi

"J'aime l'aspect minéral du vignoble valaisan planté sur des terrasses de pierres sèches quasiment arrachées à la montagne par nos ancêtres. Sur ce sol âpre, mosaïqué de schiste, de gneiss et de granit égrenés des sommets, la vigne travaille toute seule, pour peu qu'on ait planté le bon parchet au bon endroit. Chaque goutte de pluie, chaque rayon de soleil, chaque parcelle de son terroir donne son caractère au raisin et donc sa couleur au vin".

Marc-Henri Cottagnoud

 

Robert Taramarcaz, a repris en 2002 le Domaine des Muses www.domainedesmuses.ch    créé par ses parents. C’est un œnologue formé en Bourgogne qui parle avec précision de son pays, Granges, situé au cœur de ce Valais situé au Sud de la Suisse et qui s’étend du Glacier du Rhône jusqu’au Lac Léman. Vignoble de montagne sculpté par le glacier, protégé des influences venues de l’Atlantique et de la Méditerranée par les hautes chaînes de montagne qui l’entoure. Robert est aussi a ses heures poète, comme le prouve cet autre texte:.

"Eveillés par un murmure étrange,

 Appel à l’écho envahissant,

 Ils ont bravé l’espace et le temps,

 Jusqu’au pied des collines de Granges.

* * *

Dans ce décor sévère, imposant,

Un vieux tambour roule sa colère;

Un flutiau folâtre dans les airs,

Attisant le feu des conquérants.  

* * *

Terre ingrate sous leur corps brisé

Que caches-tu donc dans tes entrailles?

Ciel ardent sur leur front exalté,

Quel mystère, quel secret les tenaille?"

  

J’ai dégusté – oui, oui, ne vous fendez pas la gueule, ce serait le cas de le dire ici – deux petits bijoux : 

-         Le Chardonnay Réserve 2008 25€ aérien, des notes de fruits exotiques, d’une fraîcheur exceptionnelle, beau très beau.

-         La Marsanne Blanche Réserve 2008 25€ d’une rare complexité, de celle dont on souhaite pénétrer chaque faille, l’explorer, un tirer la quintessence, vin de lenteur pour les sages et les esthètes, ceux qui aiment les femmes...

Jacques Berthomeau

 

 

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2 octobre 2010 6 02 /10 /octobre /2010 12:09

Désolé, je n'étais pourtant pas bourré mais je me suis pris les pieds dans le tapis des feuilles d'octobre et j'ai programmé par erreur mes écrits qui vous passionnent - ne riez pas - ce samedi. Bonne journée, bon week-end, à lundi sur mes lignes...

Jacques Berthomeau

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27 septembre 2010 1 27 /09 /septembre /2010 00:09

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C’est le temps de la vendange. J’ai vendangé les vignes du pépé Louis et celle du frère Bécaud à l’école d’Agriculture de la Mothe-Achard. C’est dur de vendanger, à la fin de la journée on a le dos cassé et pas très envie d’y retourner le lendemain matin. Alors, plutôt que de vous saouler avec mes souvenirs je laisse la plume à un grand peintre, né à Avallon, et mort à la Roche-sur/Yon, Gaston Chaissac qui a vécu une grande partie de sa vie en Vendée où sa femme était institutrice publique.

Avant de proposer à votre lecture ce petit texte, pour ceux qui ne connaîtrait pas l’Hippobosque du Bocage je lui laisse le soin de se définir  «Mes préférences vont d’emblée à la peinture rustique moderne. Peintre de village, je lui reste fidèle, trop sûr de faire fausse-route si je cherchais à peindre à la façon des artistes peintres des capitales et sous-préfectures.

Nous autres les ruraux de 1946, nous n’avons plus les préjugés d’hier, nous avons évolué et pouvons sans crainte faire des créations à notre idée, insouciants de ce qu’en penseront les bourgeois et d’autres.

Dans nos campagnes désertes, rien n’interrompt la méditation si nécessaire avant toute création artistique, et nous ne recevons que de bien faibles échos de ce qu’on peint dans les cités prestigieuses.

Quant à la vie moins intellectuelle et plus saine qui est la nôtre, elle favorise l’éclosion de nos créations. N’ayant nul besoin du dessin et de la palette des autres, oubliant l’univers et travaillant sans autre souci que de progresser d’une façon continue jusqu’à notre mort, les nouveautés nous appartiennent, il n’y a qu’à ramasser. Sur divers sentiers suivis au cours de mes recherches, j’ai trouvé les bouquets, masques, portraits, etc. que je peux dire miens. Demain s’ajouteront à ma collection d’autres choses autant miennes.

Sans gestes théâtraux, ni mise en scène phénoménale, il n’y a qu’à parcourir certaines pistes qu’on reconnaît bien vite quoique à peine visibles et on en revient avec des richesses pour son pays, pour la terre entière.

Ma peinture rustique moderne est encore assez pauvre, mais, dans une vingtaine d’années, j’espère qu’elle sera riche, presque autant que la terre

La «Peinture Rustique Moderne», par Gaston Chaissac (1946)

 Les Vendangeurs

«Ensemble un chat et une souris partaient en vendanges. Vers midi une perdrix les survola. Le chat dit « Perdrix viens avec nous vendanger en Provence ».

«Perdrix, viens vendanger en Provence» dit la souris. L'oiseau répondit : «Je le voudrais, mes amis, mais il me faut illico présider une assemblée de mésanges dans une hutte de roseaux derrière la gare de Palaiseau, aux prochaines vendanges vous m'emmènerez».

La souris très lasse de trottiner sur la route de Provence, grimpa sur le dos du minet et en redescendit à un fossé qu'un passeur leur fit traverser dans son bac. Le chat, las à son tour, ne pouvait songer à monter sur la souris ; ils prirent l'autobus qui les descendit le long du Rhône, il y avait tellement de monde dedans qu'ils ne purent trouver deux places voisines et ils s'ennuyèrent beaucoup : le chat entre une vieille demoiselle et un fantassin, et la souris avait comme voisin un gros monsieur qui l'empêchait de voir le paysage. A Nîmes ils s'arrêtèrent pour visiter les arènes et s'attardèrent à les mesurer. Ils arrivèrent enfin à la vigne de maître Soulin qui les attendait pour commencer la vendange. Le soir du premier jour la souris était grise, le lendemain ce fut au chat d'être noir.

Les vendanges finies ils se firent reconduire chez eux en taxi.» 

«Je cherche mon éditeur» Gaston Chaissac, éditions Rougerie

Jacques Berthomeau

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