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  • : Cinq passionnés du breuvage de Bacchus parlent du vin sous toutes ses facettes.
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POURQUOI CE BLOG?

Ce blog est né de l'heureux hasard d'une rencontre, en 2010, au Salon des Vins de Loire d'Angers, autour d'un verre de rosé de Bourgueil - celui de Pierre Jacques Druet. Il y avait là cinq "plumitifs" du vin. Le rosé aidant, l'idée a germé de créer un espace commun.
Parce qu'à cinq, on peut aborder plus de thèmes.
Parce qu'on peut débattre.
Parce qu'on peut partager. Des coups de coeur, des coups de gueule, de l'expérience.
Et qu'est-ce que le vin sinon une boisson de partage?
De ces cinq, certains sont déjà des blogueurs confirmés, d'autres non.
Comme il y a les 5 sens, il y  a maintenant les 5 du Vin.

Les 5 du Vin

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QUI SOMMES-NOUS?

David Cobbold (Eccevino) est le plus français des journalistes anglais du vin, ou vice versa. Il a reçu en 2011 le Wine Blog Trophy pour  son blog, More than Just Wine.

Jim Budd, sujet de sa Gracieuse Majesté, est journaliste pour diverses revues britanniques. Amoureux des vins de Loire, il leur consacre un blog, Jim's Loire, primé en 2009 du Wine Blog Trophy.

Hervé Lalau est un journaliste français écrivant pour diverses revues et sites français, belges, suisses et canadiens. Son blog "Chroniques Vineuses" lui a valu le Wine Blog Trophy en 2010.

Michel Smith, PourLeVin, est un journaliste français établi en Roussillon, travaillant pour diverses revues et guides en France. Il s'intitule lui-même "Journaliste en Vins et autres Plats de Résistance".

Marc Vanhellemont est un journaliste belge travaillant pour divers magazines en Belgique et en France. Incontournable, sauf par la face nord.

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The Famous 5

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Jim Budd's photographs are licensed under a Creative Commons Attribution-Noncommercial-No Derivative Works 2.5 UK: Scotland License.
2 novembre 2010 2 02 /11 /novembre /2010 00:52

On Saturday night we went to a 60th birthday party at El Nacional, an Argentine restaurant in the centre of Bordeaux. Recently opened it is owned and run by Hugo Naón, who used to work for ChâteauCordeillan-Bages, the stylish and swanky hotel just on the southern edge of Pauillac, owned by the Cazes family.

 The evening was a great success – the food simple and delicious and all three wines ideal for the occasion. This got me thinking more about scoring wines, particularly as I had seen the hilarious second teaser video (http://www.youtube.com/watch?v=fYOzr0YlBeM) from James Suckling that afternoon. He used to be the European Bureau Chief for The Wine Spectatoruntil July 2010 and is about to set up his own website.

ChampagneMaillarts.jpg

 There were some 40 of us and we kicked off the evening with Brut Platine, a Premier Cru Champagne from Nicolas Maillart (http://www.champagne-maillart.fr/histoire.php). This is a grower’s Champagne from a domaine in Ecueil just to the south west of Reims.  The Brut Platine was perfect for the occasion – refreshing, lemony and with some weight, although I can’t claim to have tasted it with great attention. This was the moment to greet old friends and say hello to other guests. The Champagne was there to facilitate conversation and it was soon clear that it was doing just that.

09Remuss.jpg

 Over dinner we enjoyed the 2009 Cuvée Rémus, Montlouis from Jacky Blot’s Domaine de la Taille aux Loups. Richer and softer than the very precise and fine 2008, the 2009 has immediate appeal, although long term 2008 Rémus is likely to show as the better and more complex wine. But I suspect that 2009 gave more pleasure on this evening than 2008 would have done with its more steely minerality and acidity probably proving divisive.

 With the deliciously flavoursome rack of lamb, the soft and generous but mid-weight 2007 Château l’Eglise, Montagne Saint-Emilion again was absolutely right for the occasion. 2007 was a difficult vintage but it is drinking well now – almost certainly better than other more stellar recent vintages.

07Chl-Eglises.jpg

 So three wines that might well not attract high scores when tasted in isolation from point scorers like Suckling but which were absolutely right for the evening. Suckling’s taster video brilliantly but unintentionally demolishes the zest for points and demonstrates only too clearly its vacuity. Is a soi-disant 97 or 98 or even 100-point wine really that if it doesn’t match the occasion? 

Suckling’s video shows that the point scoring approach has much in common with train spotting. Will the rise of blogs move us on from the childhood era of wine criticism? Perhaps Marvin Shamken, the proprietor of The Wine Spectator, recognised that ‘times they are a changing’ when he commented on Suckling’s departure suggesting that the magazine would be strengthened by his leaving:

 “He will be missed. We are very fortunate to have significant depth in our editorial team. Moving these tastings to New York, where we have a larger staff and better logistical control, will allow us to strengthen our coverage of these important wine regions."  

El Nacional
23 rue Rode
Bordeaux
Téléphone: 05.56.79.22.76

Jim

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29 octobre 2010 5 29 /10 /octobre /2010 00:06

Résonnance minérale dont on peut sentir le relief léger sur les papilles ou en remarquer le goût subtil. Je parle du vin qui coule sur la langue, évidemment, pas de goûter les cailloux ou la boue, quoique ce serait peut-être des plus instructifs. Volontaires levez-vous !

 

 

Stop délire


Le terroir c’est un truc sérieux, toute la profession en parle. Mais, comme l’écrivait Youri, un pote à nous : le plaisir du vin vient de sa diversité. Et la notion de terroir, bien qu’à prendre avec des pincettes, est l’un des garants de la diversité. Il existe partout dans le monde des vignerons qui continueront à produire des vins qui reflètent l’identité d’une région, millésime après millésime, dans un soucis de réussite et non de perfection. Plaisir, diversité et identité, voilà trois mots clés qui circonscrivent avec pertinence ce que tout amateur aime trouver et retrouver dans son verre. La production française s’en est fait le parangon !

 

Tout ça pour ça


Pour en arriver à parler des sols du Jura. Laissons pour l’instant l’oxydative production sur le côté et cherchons par facilité le goût du sol dans les chardonnays ouillés, ils nous en donnent la clé.

 

Mode opératoire


Chardonnays, issus tantôt de sols marneux, tantôt de sols argileux, apportent leur témoignage gustatif.  

Chez Alain Labet, à Rotalier, un même Chardonnay occupe une croupe marneuse recouverte d’argiles à éboulis calcaires. La marne, roche mère, affleure en partie et donne la cuvée ‘Fleur de Chardonnay’. La fraction argileuse génère ‘Les Varrons. minéral 013Comparer les deux permet de mettre en évidence les nuances aromatiques et structurelles.

Les premiers indices suggèrent une différence fondamentale entre les deux types de sols. La marne semble se trahir par le goût alors que l’argile se repère à la texture.

 

Interrogatoire

Pour confirmer ou infirmer les soupçons, interrogeons quelques acolytes.

La Beaumetteminéral 009pousse sur des marnes grises et compactes du Lias ; ‘En Billat’ sur des marnes bitumeuses ; ‘En Chalasse’ pareil que ‘La Beaumette’, mais s’expose à l’ouest plutôt qu’à l’est. ‘La Bardetteminéral 010 imite ‘En ChalasseJURA + ANDRE 2009 388en variant l’altitude. Chaque examiné confirme la piste aromatique de la marne : ail, amande et anis se retrouvent systématiquement chez chacun. Côté structure, un voile gras dissimule en partie les velléités tactiles, la finesse l’emporte sur la puissance. Le sol mixte du ‘Le Montceaut’, marne avec éboulis calcaires, apparaît comme un intermédiaire, plus sec, déjà plus tactile, aux nuances de pâte d’amande à l’anis. Il nous mène tout droit aux Varrons, venu de l’argile avec éboulis, plus costaud et granuleux sur la langue.

L’âge renforce les présomptions, l’ail et les notes anisées des 1998 deviennent flagrants. Mieux, les mêmes terroirs en version oxydatives ne peuvent plus dissimuler leurs origines marneuses, les mêmes arômes s’impriment, subtils, au travers du voile.

Ces portraits robots en mémoire, la souricière se referme…

 

Filatures


A La Combe

Filons chez le voisin Jean François Ganevat où quelques vins en fûts, entonnés selon leur parcelle, affinent les présomptions. ‘Chalasse’ sur marnes grise et blanche parle en finesse, ‘Les Grandes Teppes’ sur marne jaune qui s’effrite farine légèrement sur la langue, alors que plus haut, les vieilles vignes de la même parcelle sur le recouvrement argileux renforcent le grain minéral qui en devient perceptible.

minéral 003

Les Grandes Teppes 2000, sur marne jaune et blanche, élevé pendant 40 mois sur lies en barriques, colore sa robe d’or et de vert, au nez on perçoit le miel et le léger anisé d’une étoile de badiane. Agrume, acacias, amande se fondent dans la texture grasse du vin, un peu de poivre apparaît en fin de bouche.

 

Là au dessus


Sur les hauts de Lons le Saunier, à Montaigu, le Domaine Pignier  cultive ses vignes sur les fortes pentes des reculées* du val de Vallière et du val de Sorne. Et élève ses vins dans la quiétude chartreuse d’une cave aux ogives élancées du XIIIème siècle. Parmi les différentes cuvées, un Chardonnay Cuvée Cellier des Chartreux passe son élevage sans ouillage en foudre et en barrique ; il révèle l’origine de son sol de marne micacée du Lias par sa forte note d’amande, le micas nuance la structure par un relief tactile granuleux. En parallèle, mais ouillé en pièces cette fois, ‘A La Percenette2002,

JURA + ANDRE 2009 411

sur marne schisteuse, se parfume de brioche. En bouche, ce lieu-dit du val de Vallière taquine les papilles d’un grain délicat, où l’anis et le gras enrobe le minéral pulvérulent, finale sur l’agrume.

 

 

*recul de la falaise dû à l’érosion provoquée par un cours d’eau

 JURA + ANDRE 2009 402

 le Cellier des Chartreux

 

Fin d’enquête

En Jura, on peut jouer au ‘flic’ et rechercher qui se cache derrière les arômes variétaux des Chardonnays. Ou plus simplement se laisser aller au plaisir de la variété et de l’identité. Le vigneron, selon sa manière de faire, y ajoute encore un regain de complexité, une première fois dans toute sa production ouillée, une seconde fois dans ses élevages en vidange.

 

Ceci reste un exercice de style, une performance gustative, qui prouve toutefois qu’il y a du fondement dans la théorie «territoriale», sans doute plus que dans le fond de la culotte de… là j’ai un trou, désolé.

 

Bye

 

Marc

 

 

 

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17 octobre 2010 7 17 /10 /octobre /2010 11:16

Avec sa permission, je poste sur ce blog la lettre de Christine Ontivero, une amie commune de la plupart des 5, à Christelle Ballestrero, journaliste à France 2, à propos d'un article que cette dernière signe dans Version Femina (voir ci-dessous).

Version-Femina.jpg

L'article incriminé

 

Bonsoir Madame,

C’est toujours délicat de faire remarquer à un journaliste qu’il est mal informé, mais la lecture de votre article ci-joint intitulé “Vin et Santé, la fin du mythe” ne peut pas rester sans réponse de ma part.
Je suis attachée de presse, spécialisée dans le vin depuis 29 ans, et je pense donc bien connaître le sujet ce qui, si vous le permettez, ne semble pas être votre cas.

Vous écrivez :”aujourd’hui, il est difficile de trouver un vin de table au-dessous de 12°. Et les appellations sont de plus en plus nombreuses à proposer des 13, 14, voire 15° comme les vins du Languedoc”. Jusque là tout va à peu près bien. Mais ... vous dérapez dangereusement dans ce qui suit :
“L’explication ? Pour des raisons économiques, on a considérablement raccourci la durée de macération des raisins“ (où avez vous trouvé cette information fausse et archi fausse?) “avec, à la clé, une moins bonne qualité”.
Depuis combien de temps n’avez-vous pas dégusté de vins du Languedoc ? 
 Le pire et le plus grave qui mérite un rectificatif  de votre part  est cette dernière phrase :
“auquel on doit ajouter des produits chimiques et du sucre de betterave (qui
élève le taux d’alcool) pour le stabiliser et lui permettre de se défendre contre les bactéries, entre autres”.
Vous êtes journaliste n’est-ce pas ? Donc, normalement, vous devriez vérifier vos informations ou alors, je n’ai rien compris au métier.
Si vous aviez vérifié, vous auriez pu apprendre que le Languedoc-Roussillon est l’une des rares régions qui n’a pas le droit “d’ajouter du sucre” comme vous dites, ce qui, en langage professionnel, s’appelle la chaptalisation, autorisée dans bien d’autres régions comme Bordeaux, Bourgogne, etc...

Tout le monde a droit à l’erreur mais quand les erreurs sont aussi graves, on ne peut pas laisser passer.

Concernant le cancer, on lit et on entend bien des choses contradictoires. Je peux en tout cas vous apporter mon témoignage personnel.

Il vaut ce qu’il vaut, mais il est authentique.

Mon mari, journaliste spécialisé en vins, a dû être opéré, voici un an et demi d’un double cancer: prostate + vessie. L’intervention s’est déroulée à Montpellier où les hôpitaux sont très réputés pour leur connaissance de
cette maladie. A force de lire et d’entendre tout et n’importe quoi, vu que mon mari boit en moyenne 3 verres de vin par repas, j’ai fini par me persuader que le vin était peut-être l’une des causes de sa maladie. Sans le lui dire, j’ai appelé le chirurgien en lui demandant s’il ne se mettait pas en danger en buvant “autant” de vin. La réponse a été très claire : “Mais madame, ça n’est pas beaucoup”. Le jour où il a quitté l’hôpital, il a lui-même demandé  au professeur responsable du service urologie, un ponte en la matière : “Est-ce que je peux continuer à boire du vin”. Ce dernier lui a répondu “j’y compte bien”. Les chirurgiens qui opèrent des cancers tous les jours seraient-ils irresponsables ?

Ca fait mal de lire des informations aussi fausses concernant le Languedoc, région où il y a quantité de bons vignerons.
Vraiment, ils ne méritent pas ça !

Salutations

Christine Ontivero

Petit commentaire

Ce genre d'articles illustre à merveille un désolant paradoxe: ce sont les journalistes qui en savent le moins sur le vin qui touchent le plus large public, et colportent ainsi le plus de fausses informations.

Sans aller jusqu'à suivre Coluche et son "pinard obligatoire", on souhaiterait qu'un minimum de "connaissances pinard" soit obligatoire pour ceux qui choisissent de parler du vin - après tout,  personne ne les y oblige, et qu'ils n'en dégoûtent pas les autres en lui faisant de mauvais procès...

Hervé Lalau

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13 octobre 2010 3 13 /10 /octobre /2010 06:40

Un peu de psychologie de comptoir...

J'ai coutume de dire que j'ai appris mes lettres sur les étiquettes de Bourgogne, et c'est presque vrai. Mes parents étaient des grands admirateurs des Beaune, des Pommard, des Nuits Saint Georges, des Meursault, et j'ai grandi dans cette dévotion. En blanc, il y avait aussi parfois des Alsace à la maison. Mais des grands Bordeaux, guère.

sigmund-freud.jpg

Hervé, parlez-moi de votre enfance...

Même si, à cet âge, je ne faisais guère que tremper mes lèvres dans les verres, je suis sûr que cette initiation précoce a eu son importance.

D'abord, même si j'ai appris à connaître bien d'autres crus sur la planète vin, par la suite, il m'en reste un respect particulier pour la Bourgogne, sa complexité, ses climats. Suchots, Montrevenots, Rugiens... tous ces noms, c'était autant de prénoms  pour "le" vin de la famille.

Quand je dis "respect", c'est plus dans l'esprit que dans les faits; car faute de retrouver les qualités des vins que je humais à la fin des années 60 dans leurs successeurs, ceux des années 80 et 90, j'ai un temps "décroché" du Bourgogne - au moins du Bourgogne rouge.

Plus fondalement, ma manière d'aborder les vins en a certainement été marquée. Mes souvenirs des jolis pinots de mon enfance m'incitent à demander d'un vin rouge qu'il soit flatteur au nez, voire complexe.

Je suis "nasal" avant d'être "buccal".

Bon, je vous ai dévoilé mes petits secrets. Peut-être mes complices des 5 voudront-ils bien me dévoiler les leurs? Marc est-il tombé dans la gueuze quand il était petit? Jacques a-t-il été initié au Brem ou au Mareuil? Jim était-il Muscadet ou Sherry? Michel était-il Carignan ou Edelberry?

La suite à la prochaine séance, Docteur Sigmund.

Hervé Lalau

 

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12 août 2010 4 12 /08 /août /2010 01:58

Il faut à tout prix jeter un coup d’œil, voire deux, sur le site de mon ami vigneron empêcheur de tourner en rond, j’ai nommé l’Angevin sac à vin auteur de grands vins qu’est le sieur Patrick Baudouin ICI

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Patrick est aussi amateur d'eau...

Dans un récent post intitulé « Le Père Cristal et la chaptalisation, 110 ans après, toujours d’actualité », il nous narre l’histoire d’un vigneron un peu naïf qui, en 1896, en compagnie de quelques congénères, avait fondé un « Syndicat de garantie ou association libre de propriétaires viticulteurs pour la garantie de leurs produits contre le sucrage, le mutage, et les falsifications de toute nature des Vins d’Anjou ». Ouf ! Ce syndicat, dont la plupart des adhérents étaient du Layon, a vécu une vie éphémère, comme le narre fort bien Patrick qui en profite pour relancer le débat sur l’ajout de sucre dans les liquoreux. Un scandale bien de chez nous qui ne fait pas honneur à l’intégrité de nos appellations, même les plus prestigieuses, exception faite, sous réserve de me tromper, des Sélections de Grains Nobles d’Alsace, mention ou appellation dont la rigueur devrait servir d’exemple à la terre entière des faiseurs de liquoreux.

À l’heure des vins dits « naturels » qui fleurissent un peu partout ici et là, cette histoire de "sans sucre" me fait penser au "sans soufre" ou, plus justement au « sans soufre ajouté ». Vieux cheval de bataille allez vous me dire... Aucun rapport pensez-vous, sauf que l’on en revient, comme dans les histoires de sucrages, à l’idée toute simple de sauvegarde de la pureté du vin et de sa relation intime avec le terroir dont il est issu. Le vrai naturel, quoi; le seul qui compte à mes yeux. Bon, je ne veux pas relancer le débat puisque, sans être totalement contre le « sans soufre » que d’aucuns qualifient volontiers de « vin naturel », exercice d’équilibriste qu’aucun vigneron, à ma connaissance, n'est capable d'appliquer à chaque millésime sur la totalité de sa récolte, mais je m'égare... je reste persuadé, quitte à me répéter, que l'important est l'intégrité du vin, le vin nu en quelque sorte.

photo_bouteille.jpg

Sur le sujet délicat du "sans soufre", en complément de ce que je dis avec Patrick Baudouin sur le "sans sucre", je veux simplement porter à votre connaissance les conclusions de Christine et Éric Saurel, vignerons biodynamistes ô combien émérites de la Vallée du Rhône, vignerons que j’aime beaucoup pour la qualité et le sérieux de leur travail. Je vous conseille en outre une visite de leur site : http://www.montirius.com/ où vous verrez qu’ils sont aussi en recherche de vendangeurs « motivés » pour les vendanges à venir…

Voici in extenso le texte qu’ils m’ont fait parvenir via leur lettre d’information plus connue in french sous le nom de « news letter » :

"On nous demande souvent si l’on ajoute du SO2 dans nos vins et si oui, combien. Certains pensent en effet que la Bio-Dynamie implique de vinifier sans SO2. C’est inexact. Chez Montirius, nous pensons même que ce serait un tort. Pour deux raisons.

 La première, c’est que le SO2 agit comme un excellent conservateur. Certes, pour les vins dont l’acidité naturelle est importante (par exemple les vins de Champagne, qui ont un PH bas), l’ajout de SO2 se révèle souvent superflu, l’acide tartrique naturellement présent dans le vin le protège de l'oxydation. Mais les vins qui ont une acidité naturelle plus faible – c’est le cas de nos vins Montirius – sont plus sensibles à l'air. Aussi, pour les protéger, certains font le choix d’ajouter de l’acide tartrique. Nous le refusons, considérant que cela change la nature du vin. Nous préférons l’ajout de SO2, qui ne dénature pas le vin. Il favorise en effet la sélection des « bonnes » levures naturelles (sur la pellicule du raisin, on trouve toutes sortes de levures naturelles) qui transformeront le sucre en alcool. Une fois le vin mis en bouteille, l’ajout ponctuel de SO2 permet au vin de continuer à s’élever.

La seconde raison, c’est qu’au moment où vous boirez l’un de nos vins Montirius, le SO2 que nous aurons ponctuellement ajouté au préalable aura la plupart du temps… disparu ! En effet, le laboratoire AOC qui nous suit en analyse et conseil a fait des recherches sur un domaine en biologie de Châteauneuf-du-Pape. Elles montrent qu'après seulement un an de mise en bouteilles le SO2 « libre » (celui qui a été ajouté durant la vinification, à la différence du SO2 combiné dans le vin, le SO2 « total ») chute d'environ 50%. Après 3 ans de mise en bouteilles, le SO2 libre est… nul !

Nous avons fait analyser les vins Montirius par le même Laboratoire et les résultats viennent corroborer ceux obtenus pour le Châteauneuf-du-Pape : 

Vacqueyras rouge Montirius Le Clos 2006 :

Mise en bouteille en 2008 - SO2 libre au 18/07/2008 = 73mg/l

Au 01/07/2010 (début de commercialisation) = 9mg/l (très faible)

Gigondas rouge Montirius Terre des Ainés 2006 :

Mise en bouteille en 2008 - SO2 libre au 08/08/2008 = 69mg/l

Au 01/07/2010 (début de commercialisation) = 6 mg/l (très faible)

En deux ans, le SO2 libre que nous avions ajouté a quasiment disparu. Or nos vins se boivent généralement au minimum 3 ans après leur mise en bouteille. A cette date, il est plus que vraisemblable qu’ils ne contiennent plus aucune trace de SO2 libre".

Voilà qui, à mon humble avis, devrait clore cet incessant, faux et stérile débat sur l'intérêt ou non du sans soufre. Et rendre par la même occasion plus urgent un débat sur le sans sucre. Intéressant, n’est-ce pas ? J'attends vos réactions de pied ferme.

Michel Smith

 

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24 mai 2010 1 24 /05 /mai /2010 00:09

Si vous ne l'avez pas encore lu : lisez-le ! Ce livre est paru fin 2008. Ma chronique date de novembre 2008. Elle toujours lue sur mon blog alors je vous la propose en ce lundi de Pentecôte. Bonne lecture et pour une fois, réagissez ! Commentez !

 

Olivier Ameisen, l’auteur du livre «Le dernier verre» chez Denoël, est un médecin sensible et talentueux. Deuxième enfant d’une famille parisienne aisée, d’origine juive polonaise, son parcours scolaire est fascinant : en 2de à l’Ecole Alsacienne il sollicite une dérogation, qu’il obtient d’Edgard Faure lui-même, pour passer son bac et le réussit brillamment. «C’était la première fois dans les annales, m’a affirmé le Ministère, qu’un élève réussissait son bac en classe de seconde.» Il veut être pianiste. Il a hérité du don de son père capable de jouer tout ce qu’il voulait au piano, «d’oreille car il n’avait jamais appris à lire la musique». À sept ans, il dit à son père «Regarde, papa j’ai composé quelque chose de très beau, regarde. 

-         C’est très bien, mais je crois que quelqu’un l’a composé avant toi, à dit son père.

-         Impossible !

-         - Bien sûr que si : c’est le Concert pour piano n°1 de Tchaïkovski.»


Bac en poche, ses parents ne sont pas très disposés à le voir «passer tout son temps à travailler le piano». Médecine alors, à l’exemple de l’ami de la famille, le Pr Jean Bernard. Olivier décroche son premier job d’été comme pianiste à la Closerie des Lilas. Comme il fait plus vieux que son âge, les clients lui offraient des verres qu’il ne buvait pas. Un jour il décide sa mère à écrire à Arthur Rubinstein, "le pianiste des pianistes" pour qu’il le reçoive. Le maître accepte. Olivier joue, au 22 square de l’avenue Foch, sur le Steinway de son idole. Il confie à Rubinstein son intention de mener de front ses études de médecine et une carrière de concertiste et s’entend répondre «C’était possible du temps de Moritz Rosenthal, qui avait je crois un doctorat en philosophie, mais aujourd’hui c’est exclu. Il faut travailler comme un fou. Vous êtes un pianiste fabuleux, cher monsieur, vous êtes l’un des meilleurs. Vous me faites penser à moi-même, mais aussi à Samson François lorsqu’il a joué sur ce même piano.» Il choisit donc la cardiologie car «L’école française de "rythmologie" a une réputation mondiale, et ce sont les professeurs Slama et Coumel, mes maîtres à l’hôpital Lariboisière, qui ont guidé mes premiers pas.»

 

Je dois avouer que ces références me touchent au cœur, au propre comme au figuré, car c’est à Lariboisière dans le service du Pr Slama que le Pr Coumel a soigné mon syndrome de Kent.  Olivier est médecin-aspirant à Matignon au temps de Raymond Barre. New-York exerce sur lui «une singulière fascination» et, en octobre 1983, il choisit le service de cardiologie du prestigieux New York Presbyterian Hospital-Cornell University Medical Center. Quand l’alcool déboule dans sa vie, il exerce aussi dans son propre cabinet de cardiologie à Manhattan.

 

Car, dixit Olivier, «Je suis hanté depuis toujours par un sentiment angoissant d’inadéquation, d’imposture. Alors que je dégage – selon ce qu’on me dit – une impression de force et d’assurance et même, pour beaucoup, de charisme, je me sens en totale inadéquation avec cette image. Pour moi, cette personne dont le CV épate tout le monde n’a rien à voir avec la personne que je suis réellement. Je vis dans la crainte d’être découvert. Un jour, forcément, quelqu’un comprendra que tout ce que j’entreprends, tous mes succès ne sont qu’une escroquerie, et le château de cartes s’écroulera en quelques secondes.» Là est la racine de sa maladie. Ce livre, vous devez le lire. Je ne vais donc pas vous le résumer mais vous confier, dans l’ordre chronologique, des passages que j’ai soulignés lors de ma lecture.

 

«Mes parents n’ont jamais été buveurs ; à la maison, il n’y avait jamais de vin à table ; mes parents ont donc failli car ils ont omis de m’enseigner comment boire convenablement. Ils ont commis une faute importante car ils auraient dû prévoir que cela me handicaperait sur le plan social et professionnel» page 14

 

«La dépendance met les médecins mal à l’aise parce qu’ils n’ont aucun traitement efficace à proposer. Cela explique aussi la stigmatisation morale qui accompagne la dépendance. Chaque fois que la médecine ne parvient pas à guérir ou à contrôler une maladie, elle en rejette la faute sur le patient, en l’accusant de manquer de force de caractère, de volonté, etc.» page 17

 

«J’ai découvert que l’alcool calmait mes angoisses comme jamais les benzodiazépines ne l’avaient fait, et sans effet secondaires. L’alcool me donnait de l’assurance. Je me sentais serein, extraverti, lucide, complètement à l’aise. Je pouvais bavarder sans retenue avec un parfait inconnu.» page 58

 

«Le grand avantage de la cure, c’est que ce n’est pas la « vraie » vie. Mais c’est également son grand inconvénient, et c’est la raison pour laquelle ses résultats sont si fragiles.» page 111

 

«Les racines non biologiques de cette maladie qu’est la dépendance sont à rechercher dans le besoin de changement individuel, de grandir, et surtout de se comprendre soi-même et surtout de comprendre son rapport à autrui. Encore une fois, il est crucial de comprendre le terrain qui prédispose certaines personnes à l’addiction (…) En d’autres termes, tout le monde ne peut pas devenir alcoolique.» page 137

 

«Personne ne semblait comprendre que je n’avais aucune envie de me détruire. Même dans les moments les plus atroces, j’avis envie de vivre.»

«Ce que j’ai toujours pensé, ce que je continue de penser, c’est que l’alcool, s’il a failli me tuer à d’innombrables reprises, m’a permis d’aller mieux, de survivre. C’est l’alcool qui m’a permis de vivre et je pense que je serais mort, ou bien fou.» page 141

 

«Dans l’addiction, en revanche, les symptômes sont la maladie. Le principal symptôme de la dépendance c’est la dépendance, c’est-à-dire le craving, l’envie obsessionnelle de fumer, de boire, de prendre de l’héroïne et ainsi de suite. Si le patient refume, reboit, etc., c’est à cause de ce symptôme. Pour dire les choses autrement, si le patient est dépendant de la substance, la maladie, elle, est dépendante de ses symptômes. Supprimez les symptômes, et vous supprimez la maladie.» page 214

 

«Mais le baclofène était tombé dans le domaine public depuis des années. On pourrait penser que c’est une bonne chose, mais ce n’est pas le cas: n’importe quel laboratoire peut fabriquer et vendre un générique du baclofène, et donc aucun laboratoire n’investira le moindre centime dans une étude sur ses effets. Comme ce sont les laboratoires qui financent l’essentiel de la recherche sur le traitement de la dépendance…» page 237

 

«Les traitements contre la dépendance ont toujours pour but déclaré de ramener les patients à leur vie d’avant l’addiction, à leur état de «préaddiction». Non seulement cette méthode ne marche pas, mais elle comporte en outre une faille importante. L’état qui précède la plongée dans la dépendance n’est rien d’autre qu’un état d’extrême vulnérabilité à l’addiction : ce n’est pas un « avant » vers lequel on peut vouloir retourner. C’est pour cela que lorsqu’on me disait : "C’est bon de se retrouver comme avant" , je répondais invariablement : "Ce n’est pas du tout comme avant. Avant, j’avais peut-être l’air normal, mais je me sentais extrêmement mal. Aujourd’hui, je ne me suis jamais senti aussi bien".» page 247

 

Allez sur le site d’Olivier Ameisen  http://olivierameisen.e-monsite.com/ et bonne lecture avec des commentaires…

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13 mai 2010 4 13 /05 /mai /2010 00:15

Manifeste à ma Nouvelle Star

« Luce, tu m’as enlucé » ! C’est ainsi que s’adresse un admirateur sur son blog « dédié », comme l’on dit aujourd’hui, à Luce, une des jeunes concurrentes de la Nouvelle Star, émission qui passe le Mercredi sur M6.

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Au début je regardais à cause de Virginie Guillhaume, pulpeuse brune présentatrice au décolleté souvent intrigant et pigeonnant.

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Et puis il y a ces jeunes apprentis chanteurs et chanteuses. Certains sont un peu gauches, d’autres sont vraiment mauvais, mais tous ont cette sincérité créatrice et ce besoin de réussir qui force le respect. Je sais, vous êtes déjà en train de rire sous cape, de vous moquer du vieux qui zyeute ces p’tits jeunes à la télé. Mais je vous fiche mon billet que vous vous laisserez prendre aussi un soir. On parie ? Moi, j’en suis à ma troisième ou quatrième «saison», et je me suis surpris à planer en écoutant Camilla Jordana, Amandine Bourgeois, Julien Doré ou Christophe Willem, quelques unes des précédentes « stars » de l’émission.

Bon, à ce stade, si vous ne suivez pas, pas la peine de continuer : retournez donc à vos misérables notes de dégustation. Vous serez pardonné… un jour.

Retour à Luce, Luce Ô ma Luce. On la croit de Montpellier parce que c’est dans cette ville que se sont passées les sélections. Mais en réalité, cette « meuf » dont je suis « fan » et qui est « trop forte », « trop top » comme l’écrivent sur les blogs des milliers de filles et garçons qui sont loin d’avoir mon âge, est née à Perpignan, il y a tout juste 20 ans. Oui Monsieur, à Perpignan, dont la gare est déjà le Centre du Monde de par la volonté de Dali. Bon, d’accord vous allez dire : « Ouais, le vieux, là il débloque, il en fait trop. Déjà qu’il nous gonfle avec son Carignan et son Canigou, avec ses asperges et ses poireaux de vigne, voilà qu’il va nous ressortir Dani, Cali et Charles Trénet simplement parce qu’ils ont traîné leurs guêtres du côté du Castillet et de la Place Arago… »

Tout cela n’est vraiment pas de ma faute. C’est Pépé Jacques (Berthomeau) qui m’a soufflé l’idée de son bureau Parisien, un soir où il devait s’emmerder. Il est vrai qu’un jour, pour me rendre intéressant, avant de signer ma carignanesque story, j’avais cru bon de lâcher dans l’espoir de trouver un écho complice : «Revenons-en au plus important : moi, je suis pour Luce à la Nouvelle Star. Et vous ?». Vous vous rendez compte ? Le seul à réagir ça a été Jacques qui, comme moi, doit être de la classe 48 ! Et encore, ça lui a pris quelques semaines.

Alors voilà, je vais vous présenter celle qui, à mes yeux, est la dernière petite merveille du PAF.

Oh c’est pas un canon de beauté. Elle n’est pas non plus spécialement sexy : juste une fille simple, bien dans sa peau, rigolote, qui sait s’habiller et qui use de son look à bon escient. En quelques mots, j’aurais aimé l’avoir pour fille. En plus d’un talent fou - allez la voir les mercredis soirs (ce jeudi 13 exceptionnellement, à cause du foot) sur M6 ou sur http://www.nouvellestar.fr/candidat/luce/ -, la môme a de la gouaille et de la répartie à revendre. À une question un peu niaise posée par un fan «Qu’est-ce que ta maman dirait de toi?», voilà ce qu’elle rétorque : «Ma maman dirait qu’elle m’aime beaucoup mais qu’elle m’échangerait volontiers contre un poisson muet plus connu sous le nom de carpe». Tout est à l’avenant : À la question «Ton rêve le plus fou?» , réponse de celle qui aurait pu faire les beaux jours de Pigalle ou de Kings Road : «Marcher sur l’eau tout en buvant un whisky glacé, le tout en compagnie de Serge Gainsbourg». Ou encore : «Quel est le meilleur cadeau que l’on puisse te faire?» Réponse : «M’acheter un lot de papier toilette ultra doux». Lisez la suite, ça vaut son pesant de bouteilles de vins, catalans, bien sûr. Moi j’aime. Certains vont faire la moue – je les vois déjà – mais que voulez-vous, tout ce qui est un peu rebelle me sied à merveille...

Mon interprétation favorite de ce grand cru de la chanson américaine... reprise par Luce et que l'on peut écouter sur le site de M6.

 

Et puis son interprétation de Dream A Little Dream Of Me, tube de 1931 relancé dans les années 70 par les Mamas and Papas, même si ce n’était pas parfait, avait quelque chose de touchant. Je ne sais pas ce que ça va donner dans les prochains jours car les autres concurrents ne manquent pas de piquant. Allez, je parie, même si elle se fait sortir avant la grande finale par un Dave, un Benjamin, un François, une Annabelle ou une Lussi, que l’on reparlera de ma Luce.

Je l’aime tellement cette petite, que j’ai ouvert un blog en son honneur sur Skyrock. Ouais, que voulez-vous, mais Blogspot, ça faisait un peu ringard… D’autant que la place était déjà prise par un fan qui use et abuse du mot qu’il a inventé, enlucé, et qui a ouvert un formidable blog que je vous invite à parcourir :

http://amoureuxdeluce.blogspot.com

Et je ne voulais pas non plus concurrencer les5duVin ! Pour l’instant, je ne lui ai consacré qu’un petit post traitant d’une de ses dernières prestations. Courrez-y voir sur :

http://pourlevin.skyrock.com

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  Michel Smith

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2 mars 2010 2 02 /03 /mars /2010 13:36
Pour votre information, voici le serment que prononcent les oenologues de de L'Union des Oenologues de France. Manifestement, à la lumière de l'affaire du faux pinot, certains en ont oublié une bonne partie...
Gageons que l'Union saura se rappeller à leur bon souvenir, puisqu'ils ont juré de répondre de leurs actes devant la profession...
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27 février 2010 6 27 /02 /février /2010 16:56
C’est notre copine du Monde, la très engagée Sandrine Blanchard (1)  qui va être contente. J’espère que son rédacteur en chef, soucieux que le grand journal de référence qu’était le Monde d’Hubert Beuve-Méry, mis à mal depuis quelques années par une ligne éditoriale «politiquement correcte», la pressera d’interroger le Professeur David Khayat, ancien président de l’INCA, chef du service d’oncologie à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière qui vient de déclarer dans le dernier numéro du Nouvel Observateur:  «Le vin n’est pas cancérigène».
Pour vous, chers lecteurs, puisque je suis un vieil abonné du NO, donc une sorte d’actionnaire méritant, je reproduis in extenso l’interview de David Khayat pour mettre du baume sur votre cœur si souvent agressé par les «visages pâles» et tous les «Sots d’eau vindicatifs».

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David Khayat

NO. – Il y a un an, l’Institut National du Cancer (INCA) soutenait que le premier verre était cancérigène. Pas vous ?
 
David Khayat.- Non, je maintiens ma position. Je me suis appuyé sur toutes les études scientifiques recensées par le World Research Fund (WCRF). Sur les 28 qui ont évalué les risques de cancer de la bouche des consommateurs de vin, 14 étaient utilisables : 9 d’entre elles montraient que les buveurs excessifs risquaient plus de cancers que les modérés, mais 5 disaient l’inverse ! En les regroupant, on arrive à la conclusion que les buveurs excessifs auraient 2% de risques supplémentaires de cancer de la bouche par rapport aux buveurs modérés. C’est dire qu’entre les deux groupes il n’y a que l’épaisseur d’un trait. Par ailleurs, on ne comptabilise que 12000 nouveaux cas en France par an sur 66 millions d’individus. Alors, si le vin était cancérigène au premier verre, il est évident que l’on en verrait beaucoup plus !
 
NO. – Vous en concluez donc que boire du vin n’est pas dangereux ?
 
David Khayat.- Je conclus avec certitude que, contrairement à ce qu’affirme l’INCa, le premier verre n’est pas cancérigène. Ceci d’ailleurs a depuis été confirmé par le Haut Conseil de la Santé Publique. Mais, surtout, d’autres études plus récentes ont montré que dans 60% des cas, le cancer de la bouche a pour origine un virus, le papillomavirus, le même que celui qui est à l’origine du cancer du col de l’utérus. Cette découverte rend finalement caduque toutes les études. Et la situation est peut-être la même pour les cancers du colon, du sein ou même du foie, où seul l’excès d’alcool – au-delà de 30 grammes d’éthanol par jour – entraînerait une augmentation par ailleurs très faible (1 à 6% du risque).
 
NO. – Quelle consommation préconisez-vous ?
 
David Khayat.- 2 verres par jours pour les femmes et 3 pour les hommes, vin rouge blanc ou champagne. S’il est faible en alcool et en sucre, c’est encore mieux, comme par exemple le champagne extra-brut. Car il faut savoir que 3 verres de vin contiennent entre 5 et 6 grammes de sucre et que cela à des effets délétères : il provoque de l’embonpoint, dans lequel se nichent des adipocytes qui secrètent des hormones femelles favorisant les cancers du sein. On y trouve aussi des substances qui stimulent la croissance des cellules cancéreuses (IGF-1) et qui provoquent, en plus, un risque de diabète.
 
(1) Voir la chronique berthomesque du 16/04/2009 «La complaisante Sandrine Blanchard du MONDE («Le vin est un alcool, donc cancérigène»), est-elle le double féminin de Gérard Blanchard?»  http://www.berthomeau.com/article-30304997.html

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