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  • : Le blog de les5duvin.over-blog.com
  • : Cinq passionnés du breuvage de Bacchus parlent du vin sous toutes ses facettes.
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POURQUOI CE BLOG?

Ce blog est né de l'heureux hasard d'une rencontre, en 2010, au Salon des Vins de Loire d'Angers, autour d'un verre de rosé de Bourgueil - celui de Pierre Jacques Druet. Il y avait là cinq "plumitifs" du vin. Le rosé aidant, l'idée a germé de créer un espace commun.
Parce qu'à cinq, on peut aborder plus de thèmes.
Parce qu'on peut débattre.
Parce qu'on peut partager. Des coups de coeur, des coups de gueule, de l'expérience.
Et qu'est-ce que le vin sinon une boisson de partage?
De ces cinq, certains sont déjà des blogueurs confirmés, d'autres non.
Comme il y a les 5 sens, il y  a maintenant les 5 du Vin.

Les 5 du Vin

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QUI SOMMES-NOUS?

David Cobbold (Eccevino) est le plus français des journalistes anglais du vin, ou vice versa. Il a reçu en 2011 le Wine Blog Trophy pour  son blog, More than Just Wine.

Jim Budd, sujet de sa Gracieuse Majesté, est journaliste pour diverses revues britanniques. Amoureux des vins de Loire, il leur consacre un blog, Jim's Loire, primé en 2009 du Wine Blog Trophy.

Hervé Lalau est un journaliste français écrivant pour diverses revues et sites français, belges, suisses et canadiens. Son blog "Chroniques Vineuses" lui a valu le Wine Blog Trophy en 2010.

Michel Smith, PourLeVin, est un journaliste français établi en Roussillon, travaillant pour diverses revues et guides en France. Il s'intitule lui-même "Journaliste en Vins et autres Plats de Résistance".

Marc Vanhellemont est un journaliste belge travaillant pour divers magazines en Belgique et en France. Incontournable, sauf par la face nord.

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The Famous 5

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Sauf mention contraire, les textes et photos sont protégés par le Copyright de chaque auteur, individuellement pour les articles signés, ou collectivement pour les articles coopératifs des 5 du Vin.

Jim Budd's photographs are licensed under a Creative Commons Attribution-Noncommercial-No Derivative Works 2.5 UK: Scotland License.
28 octobre 2010 4 28 /10 /octobre /2010 00:06

C’est peut-être banal pour vous, mais, même si je suis horriblement timide et maladroit, j’aime fréquenter la gente féminine. Particulièrement quand elle évolue dans le monde du vin.

Vous pensez peut-être à ce stade que je vais me lancer dans un exercice de style autour du style, justement, des vins élaborés par les dames ? Eh bien non ! Car, vous le savez si vous nous lisez depuis le début, moi-même, aussi bien que mes chers confrères associés et collègues de blog, sommes incapables de tomber dans ce panneau. Si nous aimons les vins dits de femmes, ce n’est pas pour leur féminité supposée. Avant tout, nous les aimons autant que les vins de mecs, je veux dire que lorsque nous goûtons un vin, nous ne cherchons pas à deviner son sexe.

Vous ne me croyez pas ? C’est que vous n’avez rien pigé. Pourtant, rien de plus simple : nous aimons le vin d’abord, son géniteur (trice) ensuite. J’entends le rire narquois de certains suiveurs de blogs. Alors, je vais droit au but et je maintiens que oui, juré, craché, c’est le vin qui prime avant tout. Et puis, zut, pourquoi se justifier ? Ce que j’aime avant tout dans le vin, après l’avoir goûté, aprouvé et déclaré bon, c’est rencontrer son auteur, discuter avec lui, comprendre sa vision des choses, ses rapports avec la nature, avec la vie, sa "philosophie" si on veut employer un grand mot. Attention, j’opère de la même manière – ou presque – avec mon boulanger, mon poissonnier, mon boucher. Si je constate qu’il – ou elle – est en phase avec son métier, qu’il a une réelle passion pour ce qu’il entreprend, qu’il y a cet amour indescriptible du meilleur possible, cette volonté d’atteindre la haute idée que l’on se fait de la chose à produire, alors là je suis conquis à vie ou presque.

Vous me suivez toujours ? Si j’ai encore besoin de me dédouaner auprès de vous, Lectrices et Lecteurs, c’est que je n’ai pas envie que l’on me taxe de vulgaire machiste, même si je dois l’être un peu quelque part…

Bon, arrêtons de tourner autour du pot : j’en reviens à mes copines, Christine et Frédérique, l’une banyulenque et l’autre dijonnaise je crois bien, déjà très amie avec mon collègue Marc. L’une et l’autre entament une nouvelle portion de vie, un nouveau combat en somme. Christine Campadieu reste attachée au Domaine de La Tour Vieille qu’elle a fondé avec son ex-mari Vincent Cantié, un coliourenq pur jus, tandis que Frédérique Vaquer, une bourguignonne que Christine appelle « Fred », a perdu son Bernard un jour de vendanges ce qui ne l’empêche pas de continuer l’œuvre entamée avec lui il y a 20 ans.

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Le sourire de Frédérique... celui de Christine est aussi beau !

Vous restez avec moi ? Donc, deux sourires dans ce monde de brutes où l’on ne parle que de grèves : la brune Christine qui voyage souvent vers New York mais qui revient toujours à son port d’attache, Banyuls-sur-Mer ; et la pas-tout-à-fait-brune Frédérique qui fréquente une troupe théâtrale tout en élevant ses deux enfants, Aude et Julien. Vous l’avez compris, cette visite de drôles de dames que je connais depuis longtemps a servi au moins à trois choses : déguster leurs vins d’abord (voir plus bas, les VDN viendront une autre fois), causer d’autres choses que le vin, apprendre à mieux se connaître. Alors merci les filles de cette visite et bravo pour votre initiative.

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La récompense en fin de dégustation : cuvée William Deutz rosé 1996. Ces dames étaient ravies...

Les vins de Christine, du Domaine de La Tour Vieille, à Collioure :

-Collioure 2009 « Canadells » : d’une année sur l’autre, même si l’encépagement a évolué vers plus de roussanne et de vermentino avec 20% de grenache blanc et autant de grenache gris, c’est un blanc toujours aussi excitant à découvrir. Ferme, charnu, assez pur, cristallin, ample et long, bien adapté aux poissons de mer, petits rougets en particulier, ou à une cuisine « terre/mer ».

-Collioure 2008 « La Pinède » : avec 30% de carignan, le reste en grenache noir, on avait ce matin là un rouge complètement fermé, dur et austère. Il s’est réveillé au bout de deux jours de frigo, offrant une belle matière alerte, fruitée et fraîche. Un vrai vin de grillades (poissons et viandes) capable de tenir encore 2 ans.

-Collioure 2008 « Puig Oriol » : grenache noir à 60% associé à la syrah, on entre dans un registre plus tannique, ample, très équilibré, riche en matière. Il faut l’attendre au moins 5 ans et le gibier sera bienvenu.

Les vins de Frédérique, du Domaine Vaquer, à Tresserre :

-Vin de Pays Catalan 1985 Blanc de blancs « Tradition » : après un 1986 gras marqué par des notes de noix verte, c’est le millésime d’avant qui l’emporte par sa beauté complexe, son aspect tendu et son côté très sec. À goûter sur des langoustines grillées ou sur un brebis d’Ossau. Toujours étonnant pour un macabeo qu’à l’époque les « experts » recommandaient d’arracher.


-Vin de Pays Catalan 2001 « L’Exception » : carignan et grenache noir à 85%, le reste en syrah, la finesse l’emporte d’emblée, on a de la de l’acidité, de la tendresse aussi, de la longueur et un beau finish.  C’est pourtant à boire sans trop attendre et à ne surtout pas mettre en carafe, le vin s’ouvrant facilement dans le verre.

-Côtes du Roussillon Les Aspres 2006 : carignan et syrah à égalité associés au grenache noir (50%), avec 18 mois d’élevage dont 30% en barriques d’un vin, voici le premier millésime de cette nouvelle AOP où l’on devine une surprenante acidité, beaucoup d’élan et de richesse sur fond de fruits rouges cuits. On peut encore le garder 5 à 10 ans.

Michel Smith

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16 septembre 2010 4 16 /09 /septembre /2010 00:03

L'un des ports les plus pittoresques de notre glorieuse Méditerranée, Collioure, est toujours aussi visité par les peintres et les amateurs d'anchois. Je m'y rends parfois, bien après la folle saison touristique, histoire de prendre un bain soleil le temps d'un verre sur la terrasse d'un café. C'est à 30 minutes de Perpignan, par le train ou la voiture. Cette année, j'ai flâné dans les ruelles en tachant d'éviter le flot des touristes. Voici quelques souvenirs illustrés.

Du clocher-phare à la Casa Païral, l'un des plus beaux hôtels de ce côté-ci du Sud, en passant par le bar des Templiers fréquenté par tous les peintres depuis des décennies, artistes anonymes ou célèbres, bons et moins bons, Collioure est ma récréation de rentrée. Voici mon écrin de côte Catalane.

Bon baisers... Bonne promenade...

Michel

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6 mai 2010 4 06 /05 /mai /2010 01:00

Voilà qui a le mérite d’être clair .

Sur le  liège comme sur l’étiquette, la mention « sans sulfite ajouté » est là pour dire la vérité au buveur. Enfin un vigneron au parlé vrai puisqu’il ajoute, en petits caractères, certes, juste au-dessus du logo AB : « contient des sulfites naturels en faible quantité ». Le vin contient donc du soufre naturellement et c’est un adepte du « sans soufre » qui l’affirme sans détour.

 

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Suites aux propos de mon camarade de blog, Jim Budd, dires appuyés par les commentaires d’un Vigneron Belge du Roussillon qui ne crache pas sur la gueuze, je suggère donc à tous les accros du vin dit «naturel», à commencer par les vignerons eux-mêmes, d’afficher clairement et en caractères lisibles sur leurs bouteilles, comme sur leurs bouchons, cette simple mention : «sans soufre ajouté». C’est ce qu’a fait le sieur Milan, prénom Henri, sur son Vin de Table issu de ses vignes de Saint-Rémy-de-Provence (c'est  ici ) en plein territoire des Baux où on le connaît aussi pour son Clos Milan.

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Vin de Table 2008, sans soufre ajouté, né à Saint-Rémy-de-Provence

Superbe robe sombre, dense et opaque, nez d’une belle finesse assez porté sur la garrigue et les petits fruits noirs poivrés – même après 24 heures d’ouverture (bouteille entamée pour moitié, rebouchée et conservée au réfrigérateur) -, la bouche de ce 2008 est marquée par une belle acidité, des notes de fraise confite et de sympathiques petits tannins grillés. Preuve s’il en est qu’un vin, même peu ou pas soufré a quand même des chances de bien tenir pour peu que les raisins soient de belle qualité. Je reviens au vin : en bouche, il s’exprime de façon tactile, je veux dire par là qu’il laisse l’impression d’avoir des milliers de tentacules qui viennent imprimer au palais le velouté des tannins d’une peau de raisins archi mûrs. Drôle de description, direz-vous. Je sais mais je ne suis ni Parker, ni Bettane. Bref, pour continuer dans la métaphore, on le mange autant qu’on le boit: c’est un vin qui rassasie en même temps qu’il désaltère. On n’est guère étonné d’apprendre que le domaine est composé de marnes bleues et d’éboulis calcaires. Les cépages? Cabernet sauvignon, grenache et syrah. Pas plus de détails, mais après tout, on ne boit pas les fiches techniques.

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Ariane et Garry, du Gariane, proche de la gare de Perpignan (Tél. 04 68 67 07 44)

Preuve que je n’ai rien contre les vins dits « sans soufre », j’ai bu ce vin dans mon petit restaurant de quartier, le Gariane, tout près de la gare de Perpignan, le « centre du monde », selon Dali. Un lieu civilisé où l’accueil est calme, sans chichi, la cuisine souvent étincelante et la carte des vins modeste mais éclectique. Si je me souviens bien, j’ai payé ce vin 24 € la bouteille. Et je ne me suis pas gêné pour ramener la bouteille à moitié entamée afin de la finir tranquillement chez moi, comme me l'a gentiment proposé Ariane, la patronne des lieux.

Michel Smith

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29 avril 2010 4 29 /04 /avril /2010 01:55

Marre. Envie de changer, envie de cesser de critiquer à tout va, envie d’être sage, pour une fois, de me poser, de m’en tenir à l’essentiel, c’est-à-dire au vin.


Et dans le vin je mets le Champagne. À la place d’honneur même. Crise ou pas, ça bouge entre Reims et Épernay. Sur les étiquettes, de plus en plus d’identifications de terroir – de cru, qu’on dirait en Italie, de single vineyard qu’on dirait en Californie –, de plus en plus de conscience que la vigne est vivante, de plus en plus de sélection, d’identification, de vinifications séparées, de bois savamment utilisé. Bref, que du bonheur. Témoin, cette belle cuvée goûtée récemment en dilettante un soir de cafard. Un pur meunier, vous vous rendez compte ? Et vieilles vignes qui plus est. Et millésimé par-dessus le marché. Du meunier ? Hé oui, rien de plus normal puisque nous sommes au cœur de la Vallée de la Marne, en plein dans son terroir.

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Dieu que c’est bon ! Ca pète la forme, ça chante, ça frétille. Robe blonde légèrement cuivrée, on a l’impression de croquer dans une poire bien mûre. Du fruit à gogo, du croustillant, un zeste de gras, une pointe de pomme caramel, une touche d’épices douces, de la fraîcheur, de l’allégresse. L’architecture est lumineuse. Et ça ne manque ni d’élégance, ni de ferveur.
Martine et Michel Loriot possèdent 7 ha de vignes qu’ils bichonnent. Leur cave est à Festigny, bien à l’intérieur de la vallée de la Marne. C’est de cette commune que viennent les pinot meuniers âgés en moyenne de 40 ans qui font la richesse de cette cuvée. Quand j’allais en Champagne dans les années 80, le simple fait d’errer de parts et d’autres de cette vallée était considéré, y compris par mes employeurs, comme une pure perte de temps. Je considère désormais que j’ai eu raison de désobéir une fois de plus et de traîner mes guêtres dans ce secteur méprisé pour cause, justement, de présence trop importante et jugée presque envahissante de pinot meunier. Heureusement, les temps ont changé. Merci les Loriot !
Pour la petite histoire, comme le souligne le site du Champagne Loriot en nous montrant la photo ci-dessus, le loriot est un oiseau siffleur et discret… qui se moque bien du qu’en dira-t-on et des idées reçues. Visitez donc www.champagne-michelloriot.com


Et en parlant d’oiseau, puisque la musique adoucit les mœurs, ce «Loriot» me fait penser  à «Ornithology», un morceau d’anthologie créé par le «Bird» du jazz, Charlie Parker. Écoutez-le, en compagnie de Miles Davis (je redeviens très Miles en ce moment...), c'est ici 

Michel Smith
 

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22 avril 2010 4 22 /04 /avril /2010 00:15

Certains ont aimé ma tirade beaujolaise, eh bien je remets le couvert puisque voici encore un superbe Beaujolais. Cuvée Rochebonne, maison Trénel (www.trenel.com).
Avec lui, on va de surprise en surprise: d’abord, on l’aime pour sa robe soutenue, plus en tout cas que celle la plupart de ses frères, on en pince pour son petit nez confit, évidemment pour son fruit, pour sa gaieté, pour sa franchise, bref, pour son côté beaujolpif. Puis, par un heureux concours de circonstances, on décide de l’oublier un peu. Pratique, la vis: un p’tit tour et hop au frigo !

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Trénel

 

Deux jours plus tard c’est le moment de ranger le binz qui  règne dans mon réfrigérateur. Toi, la plaquette de beurre, tu restes. Toi, le fond de lait, tu pues, donc tu dégages. Toi, le pot de confiture de fraise, tu vas avoir affaire à moi:  j’enlève la couche de moisissure pour mieux te consommer avec mon pot de yaourt. Toi, la vieille moutarde, tu vas me servir de base pour ma future vinaigrette: tiens, voilà un peu d’huile de pépin de raisin et un chouïa de mon vinaigre maison. Et toi le Beaujolais ? J’ai déjà 5 ou 6 bouteilles de vins divers entamés, j’vais quand même pas te garder. Y’en a marre du pinard.


«Hep, hep, pas si vite!» m’engueule mon ange gardien que j’appelle Vincent, rapport au saint patron des Vignerons. Tiens, on va voir où il en est, ce vaurien du Beaujolais.
 
Surprise, le vin est délicieux, encore plus fin et envoûtant qu’à la première tétée. Alerte, plein d’entrain, de sincérité, de fruit, de fraîcheur, je crois même qu’il s’offre le luxe de pinoter un poil. Je suis seul ce soir et sa conversation sera brillante. Superbe !

Ainsi, pour la seconde fois en quelques jours (voir un de mes posts récents), et sans le chercher spécialement, je me régale avec grand plaisir d’un «simple» Beaujolais. J’en suis très heureux car, quand je lis certains discours, le Beaujolais serait mort, ou sur le point de l’être. Belle occasion pour moi de vanter d’abord la modernité du Beaujolais et ensuite la simplicité qu’offre système de bouchage vis.

Alors comme ça le Beaujolais serait bon. Ben oui. Nettement meilleur en tout cas qu’on voudrait nous le faire croire. Renseignements pris auprès de mes potes de la maison Trénel, jadis plus connue pour ses liqueurs, cette cuvée est composée à partir de Gamays issus de plusieurs caves privées du sud Beaujolais, le pays des Pierres Dorées. Tiré à plus de 60.000 exemplaires, il cartonne dans certains pays d’Europe du Nord, tandis que pour nous, il est accessible au prix de 5 € TTC départ cave. Si si, vous avez bien lu : 5 €.

Au passage, j’ai vidé la bouteille avec un grand classique de Miles Davis, So What ? tiré de son opus Kind of Blue (1959) que je recommande chaudement :
http://www.deezer.com/fr/music/miles-davis/the-complete-miles-davis-featuring-john-coltrane-75225?song=585561#music/result/all/kind%20of%20blue%20miles%20davis

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Miles Davis


Puis j’ai regardé un des derniers Chabrol à la télé. Rien de franchement génial, mais la bouffe, les vins et les femmes étaient omniprésents. Alors… Alors, vive la vis, pardon, la vie !

Michel Smith

 

 

Claude Chabrol

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8 avril 2010 4 08 /04 /avril /2010 01:56

Je sais, je sais, on va encore me signifier que j’exagère.
Mes amis du Beaujolais, ceux du Vissoux les premiers, Martine et Pierre-Marie Chermette (www.chermette.fr), vont probablement me reprocher mes outrances et ce mot «Beaujolpif» qu’ils jugeront vulgaire et dépassé pour ne pas dire déplacé. Je l’utilise pourtant à bon escient: en bon Parisien que je reste, mon p’tit Beaujolpif de derrière le comptoir, le premier vin-compagnon de la Cloche des Halles que j’ai vraiment aimé, faisait partie intégrante de mes pérégrinations bistrotières, jadis, lorsque je le trouvais bon, même quand il lui arrivait d’être odieusement chaptalisé et que je me complaisais dans mon ignorance d’ivrogne débutant.

Je le déguste maintenant avec infiniment plus d’exigences et de respect dès lors que je sais qu’il est capable de prouesses. J’en pince toujours passionnément pour ce sacré Beaujolais qui n’en fait qu’à sa tête et qui m’en a fait voir de toutes les couleurs. Voilà qui fera plaisir sans nul doute à notre complice et ami Jacques Berthomeau qui s’est auto-missionné pour sortir le Beaujolais du marasme et qui, entre parenthèses, attend de collecter nos idées avec impatience.

Le Beaujolais que je viens d’ouvrir en plein travail de dégustation post lundi de Pâques m’a soudainement plongé dans les paysages de collines boisées du côté de Saint-Vérand (avec le «d  car sans ce «d», il ne s’agirait que de l’appellation) que j’ai fréquenté maintes fois il y a si longtemps alors que je roulais vers le Sud. Je pose un instant le stylo pour mieux rêvasser.

C’était au temps où l’on pouvait justement s’égarer, traîner en longueur, au temps du temps où chaque village avait sa charcuterie, son andouillette et son jambon persillé et où le moindre petit restaurant acceptait volontiers de vous servir le fromage blanc du pays à la crème avec de l’échalote crue en lieu et place de la confiture de griottes. Au temps où les cartes IGN n’avaient plus de secrets pour moi. J’avais alors l’impression d’être dans mon cocon, aux limites de la Bourgogne, dans une région charnière où la tuile romane annonçait le Lyonnais. Autant dire le Midi,  pour un Parigot ! Il y avait un air de fête et de vacances, des terrains de boules et des noms qui fleuraient bon la France : Juliénas, Saint-Amour, Chasselas, Vinzelles… mon Beaujolais.

Parfois, il m’arrivait d’entrer en terre promise par une voie encore plus royale et buissonnière que celle de Solutré : en venant du Charolais, je glissais par Cluny, le château de Lamartine, puis je frôlais les pieds de la Mère Boitier par le col de Grand Vent, La Farge, Grange du Bois… Bref, j’avais la douce impression de jouer à cache-cache dans ce coin de Gaule profonde : je me croyais en Bourgogne sans y être vraiment tout en y étant pourtant puisque, hormis le Beaujolais sous toutes ses formes (blanc, rouge, rosé, cru, «tout court» ou villages), on trouvait aussi du Crémant de Bourgogne et de délicieuses crèmes de cassis.


Beaujo.jpg Un 2009 tellement beaujolais…

C’est cela l’essence première, la réalité d’un vin, cette possibilité de vous transporter en voyage tout en restant le cul sur sa chaise.

Le «vrai» Beaujolais que j’ai sous les yeux a fait ses Pâques dans son foudre de chêne. Bien lui en a pris. Il a fermenté avec l’assistance de ses propres levures, non chaptalisé et si peu filtré que l’on sent sa chair en bouche. Il est de vieilles vignes et de 2009, rehaussé de la mention «Cuvée Traditionnelle». Belle robe soutenue, point de banane au nez plus discret qu’éveillé, mais une matière réjouissante qui persiste juste ce qu’il faut pour vous titiller le palais. On est à moins de 9 € la bouteille et celle-ci peut même attendre la fin de l’année 2011 dans une bonne cave. Je suis heureux d’avoir achevé la bouteille sans me faire prier avec l’aide, il est vrai, d’un couple de Lyonnais de passage.

 

Asperges.jpgAprès mon premier vin, mes premières asperges

Et du coup, je suis allé dans mes vignes de Tresserre (66, loin du 69…) à la recherche de quelques asperges sauvages. Tel un cuisinier snob en mal de médiatisation, je les ai coupées en bâtonnets puis disposées en vrac dans une poêlée de riz «de montagne» ramené de Casamance.

Délice d’autant plus sincère qu’il s’accordait sans mal avec mon double de «beaujolpif» des Chermette tout juste sorti du frigo où j’avais eu la bonne idée de le planquer. Quand je vous dis que le Beaujolais a du bon.

 

Michel Smith

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27 mars 2010 6 27 /03 /mars /2010 09:41

Le printemps 2010 de mon Cabernet Franc

Qui a dit que je n’aimais que le bon vieux carignan ? Regardez-le bien : il est sur ma terrasse dans un pot. Grand soleil depuis 3 jours. Le voilà qui se montre impatient : bientôt j’aurai le plus beau cabernet franc de Perpignan !

Michel Smith

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18 mars 2010 4 18 /03 /mars /2010 06:00
Oui, je sais, la journée de la femme est passée. Et alors ? Figurez-vous que moi, j’y pense tous les jours. Une véritable obsession. En outre, je suis vexé car j’ai été pris de court par l’ami Hervé qui a déjà pondu un superbe texte sur le sujet il y a peu. Pour finir, actualité oblige, v’là que l’un des plus célèbres moustachus de France s’est envolé nous laissant en guise d’héritage son refrain-tube «La femme est l’avenir de l’ho-om-me» inspiré d’Aragon, air que l’on diffuse sur toutes les ondes. Oui, je suis hanté par elle, mais aussi par elle, et elle aussi, et encore celle que voici…


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Statue d’Aristide Maillol, Place de la Loge à Perpignan



C’est entendu, la femme est l’avenir de l’homme et par la même occase, ça c’est moi qui l’affirme, l’avenir du vin.

Au-delà du fait qu’une telle déclaration s’arrose, je m’explique au travers d’un raccourci que certains jugeront peut-être malhabile. Imaginons un instant que je tombe amoureux là, sur le champ. J’en suis capable. Fou éperdu d’une superbe jeune et jolie fille, je vais chercher par tous les moyens à la faire rentrer dans les mailles de mon maigre filet. Pauvre pêcheur… Pour y arriver j’essaie tout ce qui est en mon pouvoir : la séduire à tout prix est mon but. J’entends déjà le chœur effarouché des chiennes de garde, mais étant plus doué que d’autres jeunes gringalets pour ce qui touche au jus de la treille fermenté, je compte bien sur mes connaissances bachiques afin d’arriver à mes fins et conquérir la donzelle.

Entendons nous : je ne veux pas la saouler, lui faire perdre ses moyens. Simplement la griser. La femme est vin ou n’est point. Si elle ne boit que du thé avec ou sans nuage de lait ou du jus de carotte avec ou sans une pointe de citron, je renonce à l’aventure sans autre forme de procès. Mais si elle s’adonne au vin avec plaisir, alors là je redouble d’efforts. Navré, mais c’est comme ça. J’en ai parlé l’autre jour non pas à mon psy, mais à Jean-Michel Deiss qui était de passage à Paris pour la dégustation des Grands Crus d’Alsace. Avec lui, on peut tout aborder: on n’est jamais déçu, on en a toujours pour son argent. C’est un bavard impénitent, un causeur infatigable, un jouisseur de mots.

-Jean-Michel, lequel de tes trois vins ici présents boirais-tu avant l’amour ?
Sans hésiter, il désigne l’Altenberg de Bergheim, robe dorée, nez hyper fin, amplitude, pointe de sucre, superbe gourmandise. « Tu vois, je monte l’escalier, je suis dans l’attente en allant vers elle. Il y a cette tension. On va vers l’instant et je suis déjà certain que l’on va vers l’union ».

-Bon, et après « l’acte », que vas-tu boire ?
Je m’attends à ce qu’il devise en bon protestant sur la quantité idoine du vin à servir, quel type de verre, la carafe, que sais-je encore. Non, Jean-Michel, en choisissant son Schœnenbourg (2006, comme le précédent), vin pur, précis, magnifique, devient songeur : «C’est le moment de réfléchir sur nos destins. Le vin va nous aider. Nous, les hommes, sommes souvent tristes lorsque ce moment-là arrive. Nous avons besoin de nous remettre de nos défaillances et le vin est là pour ça. Ce vin-là va me permettre de me dire que je suis bien et qu’elle et moi avons de l’espoir, du temps devant nous».

 -Et le troisième vin ?
Mûr dès l’approche au nez, complexe au possible, évoluant sans cesse, il passe du minéral aux épices et aux fruits. C’est un Mambourg 2006 quelque peu compliqué, mais diablement long en bouche. « Il a un comportement étrange, une sorte de graine qui aurait survécu grâce à une ère de glaciation avec quelque chose d’usé ».
Je l’arrête à ce stade car son stand ne désemplit pas et tout le monde veut participer à la conversation que j’aurais voulu exclusive. Chacun y va de son observation et ça tourne au ridicule. Je me promets de revenir un jour avec lui sur le sujet.

Une fois chez moi, les questions me reviennent et je tente d’apporter mon grain de sel à cette exploration aussi amoureuse que distrayante. Sûr, vous allez vous foutre de moi, de ma naïveté. Mais essayez donc de jouer à ce petit jeu et vous verrez que c’est assez amusant. Avant de la séduire complètement, d’être « sûr de mon coup » comme on disait non sans arrogance machiste de mon temps dans la cour du lycée, je débouche un grand Champagne. Pas un truc canon archi huppé et ruineux, encore moins un roteux de pacotille ou de boîte de nuit, mais un vin – je dis bien un vin – sexy – je dis bien sexy – revigorant et plein de ressources. Le champagne, c’est comme une invite à faire plus ample connaissance, un de ceux qui commande à se laisser conduire vers l’intimité et plus encore si le sort en décide ainsi. Exit donc les Dom Pérignon, Krug, Salon, Cristal et autre joyau de la couronne champenoise.

Une règle : rassurer plus que frimer. Se montrer intelligent, éclectique, bon vivant, charmeur mais point trop. Gloire à l’équilibre, à la force tranquille, à la sensualité posée. Priorité au William de Deutz (et non à l’Amour, cuvée bien construite elle aussi, mais pas faite pour lier connaissance, mettre en confiance… et puis elle est si évidente, si peu discrète de par son titre…), gloire aussi au classicisme d’un Spécial Cuvée de Bollinger (avec 2 à 3 années de cave), au Terres Rouges de Jacquesson (rosé de Dizy, premier cru très marqué par le meunier), au Vintage Rare de Clicquot (surtout ne pas dire « veuve clito »), un des derniers 1988 encore à la vente, ou encore à la Grande Sendrée de Drappier (divine, poétique, langoureuse en version 2000). Voilà, c’est dans la poche (ou presque) comme dirait Guy Bedos au temps où il se produisait avec Sophie Daumier. Vas-y Jeannot !

Autre moment clé, important, voire crucial, c’est celui qui frôle le passage à l’acte. L’union est quasi-certitude, la fusion sur le point de se réaliser. L’instant est intense, critique. Et la fièvre que l’on associe aux prémices amoureuses commence à envahir l’esprit. Montre-toi magnanime comme chantait la Gréco, sort le grand jeu avant d’atterrir sur le rectangle matelassé, tant convoité, qui te sert de couche. Un peu de chaleur serait la bienvenue dans ce décisif moment de tendresse mêlée de tentation. Place aux rouges sudistes, comme le Mas Foulaquier « Grandes Tonillières » 2006 moitié carignan, moitié grenache (Pic St Loup), chaud, massif, fougueux, long et plein de sève. Avec un tel vin, l’amour a ses chances. Servi frais, il va attiser le feu des premiers baisers. S’il n’est pas dispo, remplacez-le par le Gigondas 2006 « Terre des Aînés », superbe de fraîcheur explosive. Ou encore, par le suave Bandol rosé 2008 de Pibarnon, modèle de persistance et de sensualité, plus proche du grand vin que du rosé de grillade. Il y en a d’autres, principalement dans le Sud.

Enfin, l’amour s’est enflammé, il s’est consumé, les corps sont désormais apaisés, quelque peu engourdis. Il faut retrouver ses esprits tout en continuant de charmer. Se montrer amoureux, tendre, prévenant, attentionné comme l’exige la femme. On peut rester sur le rouge méditerranéen - un 2006 Forts de Léoube tout en équilibre et longueur (Côtes de Provence grenache, cinsault, syrah et cabernet, à part égale), par exemple - ou glisser vers la volupté, l’éclat et la douceur d’un Layon « Les Buandières » 2005 de l’ami Patrick Baudoin. Ou bien opter pour l’exotisme d’un or de Hongrie, un Tokaji 2007 du Domaine Kiralyudvar qu’un couple d’américains passionnés également associé au destin du Domaine Huest à Vouvray fait revivre en beauté. Banyuls, Porto, Jerez, Sainte Croix du Mont (qui s’en souvient encore de celui-là ?), Monbazillac, Montlouis… Autres champagnes, autres saint-émilions, chauds merlots, grenaches capiteux de par chez moi, cinsaults plein d’élan et de verve, la liste est longue de ceux qui peuvent accompagner deux êtres le temps d’un amour. Le vin est l’amour, la femme est le vin, tout s’assemble en une sublime et magistrale symphonie bacchanale. Voilà pourquoi on ne saurait se passer de femmes. Voilà pourquoi ces dames qui n’ont pas d’intérêt pour le vin ne suscitent chez moi aucune passion.

Michel Smith
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4 mars 2010 4 04 /03 /mars /2010 10:00
Pour répondre à quelqu’un que je connais bien: non, le merlot ne prend jamais le goût de pinot. Le grenache noir, lui, «pinote» parfois chez nous, en Languedoc, la syrah peut-être aussi, surtout si elle est associée au grenache, au carignan, au cinsault. Cela doit dépendre des terroirs. Mais jamais, ô grand jamais, le merlot… à moins peut-être de le mélanger au pinot.

pinot.jpgPinot, joli pinot du Languedoc...

Cette histoire de pinot-merlot me fait revenir quelques années en arrière. Quand il a été question de donner naissance à une appellation Limoux, pour les rouges - appellation née officiellement en 2004, alors qu’elle existait déjà pour les blancs «natures», c’est-à-dire sans bulles -, j’étais naïvement persuadé que le pinot noir serait mis en avant, en compagnie, éventuellement, de cépages sudistes.

Pourquoi ? Parce que j’avais vu fleurir dans les années 80-90, principalement dans la haute vallée de l’Aude et autour du village de Roquetaillade, d’intéressants flacons de ce cépage, en particulier ceux réalisés par le négociant Bourguignon Antonin Rodet, lequel a quitté la région depuis, ceux du minuscule Domaine de Mouscaillo et ceux d’un duo du Mâconnais confortablement installé au Domaine d’Antugnac. Il y avait d’autres sources intéressantes de pinot noir et, vu les réussites, compte tenu de la domination du sieur merlot dans le registre des Vins de Pays d’Oc, ainsi que dans les appellations voisines Malepère et Cabardès, il eut été normal de penser pinot, ne serait-ce que dans un souci de diversification des offres.

Il va sans dire que sur les terroirs un peu plus élevés qu’ailleurs en Languedoc (on frôle ici les 500m d’altitude pour les vignes les plus hautes), dans une région où les nuits sont encore plus fraîches, le brave pinot avait ses chances. Tu parles !


Les méchantes langues disent que c’est sous la pression de la plus importante des caves coopératives locales (Sieur d’Arques) que s’est imposé le merlot. Plus maniable, plus facile à travailler, il donne un jus docile et régulier et il n’est pas interdit de penser que les adhérents de la-dite cave, bien conseillés, en avaient planté pléthore. Exit le pinot, vive le merlot ! Désormais, le merlot est imposé à 50 % dans le décret, le reste étant composé de 30 % au moins de syrah, grenache ou côt et de pas plus de 10% de carignan, les deux cabernets étant considérés comme cépages accessoires. Il y avait, en 2004 au moment du décret, 60 ha de vignes pouvant prétendre à l’appellation, il y en a près de trois fois plus aujourd’hui. Et le peu de pinot noir planté alimente les grandes cuvées des stars du crémant et de la blanquette.

Conclusion: il est clair que si les dirigeants de Limoux avaient été plus clairvoyants, ils auraient pu fournir sans mal du bon pinot noir dans le monde entier… et sans se retrouver en appel devant une cour de justice.

Mon palmarès d’un jour :

-Le meilleur pinot noir de Limoux, à mon goût bien sûr, est celui du Domaine d’Antugnac www.collovrayterrier.com notamment dans la cuvée « Côté Pierre Lys » élevé en pièces, comme un grand. Ce n’est qu’un simple vin de pays, comme beaucoup de grands vins en Languedoc.

-Pour ne pas décevoir les tenants des cépages aquitains, le meilleur Limoux rouge (merlot majoritaire, puis malbec, syrah et cabernet franc) est le 2005 de Baron’Arques, propriété achetée en 1998 par Philippine de Rothschild et ses deux fils (www.domainedebaronarques.com), lequel rouge, noblesse oblige, coûte autour de 30 € !

-La meilleure Blanquette de Limoux (appellation à ne surtout pas ignorer) est celle d’Alain Cavaillès qui travaille en bio et de façon très modeste dans le petit village de Magrie (Tél. 04 68 31 11 01). Goûter aussi le brut nature de la maison Antech (voir plus bas), un pur mauzac qui ne manque pas de pêche et qui ne dépasse pas 8 €.

-Le meilleur Crémant de Limoux est celui de la famille Antech (www.antech-limoux.fr) qui n’hésite pas à commercialiser de vieux millésimes et qui vient de sortir une cuvée « Héritage » 2008 contenant 10 % de pinot noir donnant un vin à la fois droit et charnu. L’autre maison à suivre de près est le Domaine J. Laurens (www.jlaurens.com), pour son crémant (5% de pinot noir) et pour son rosé dont je raffole.

 Cerise sur le gâteau :

-Retour au pinot avec, pour le meilleur du Languedoc, le Domaine de Clovallon, dans l’Hérault, où la sensible Catherine Roque a fait ses débuts de vinificatrice en donnant naissance à des pinots noirs au vrai goût de pinot («variétal», diraient les pros), des vins frais et denses, un rien mutins, qui se boivent avec grand plaisir. Le pinot, pour elle, est un rebelle et c’est visiblement ce qui l’a séduit dans ce micro climat de l’arrière-pays Biterrois, aux alentours de Bédarieux, où les vignes grimpent jusqu’à 400 mètres, certaines tournées vers le nord. Bon, maintenant, la dame semble prendre du recul et se consacre plus volontiers à son vignoble de l’autre côté de la montagne, sur les schistes de Faugères, au Mas d’Alezon, où il fait plus chaud. Et c’est sa fille, Alix Roque, qui fait ses armes à Clovallon en reprenant le domaine en biologie. La cuvée de pinot que je recommande au plus haut point s’appelle «Les Pomarèdes». Je m’en régale dès que j’en ai l’occasion dans mon petit restau secret proche de la gare de Perpignan. Mais il y a un autre pinot à boire très jeune à moins de 10 €. Je n’ai que le téléphone à vous offrir : 04 67 95 19 72. Puisque je suis de bonne humeur vous aurez aussi le portable de la maman au cas où : 06 11 58 57 20.

(c) Michel Smith
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25 février 2010 4 25 /02 /février /2010 00:25
LETTRE OUVERTE  À BERNARD MAGREZ

 

Cher Monsieur, 

Ce qui va suivre est très impoli, j’en conviens, et je sens déjà la honte, le remord monter en moi au rythme des critiques. Mais vous et moi sommes d’un âge avancé et nous nous autorisons maintenant des choses probablement improbables, il y a seulement 20 ans. 

Tout d’abord, je voudrais vous remercier de votre petit mot accompagnant un magnum de Latour Carnet 2007 reçu récemment à mon bureau de Perpignan. Même si le temps des vœux est passé, cette touchante attention à mon égard, petit plumitif de province qui n’a pas écrit un seul papier sur le Médoc depuis cinq ans au moins, me va droit au cœur. Vous me demandez d’accepter un flacon de votre « meilleure production », alors, soit, je l’accepte.

 
Un Cru Classé Signé Bernard Magrez
 

Mais je vous avoue que je l’accepte à contre cœur. Un peu comme d’autres confrères, certains comptant parmi les plus honorables journalistes, ont pu le faire, par faiblesse certainement, eux qui avaient empoché un cher présent, une rutilante montre Cartier, par vous offerte à l’issue d’un de vos déjeuners parisiens où l’on accourt surtout pour avoir la chance de côtoyer notre Gégé national ou d’échanger un mot avec notre glacée Carole Bouquet.

«J’espère qu’il saura vous plaire», m’écrivez-vous. Eh bien non. Je ne vais pas insister plus longtemps sur le fait qu’un tel présent me gêne au plus haut point. S’il me rend mal à l’aise, ce n’est pas tant par sa valeur. Hélas ! Ce Quatrième Cru Classé fait partie des moins cotés de la bande. C’est le fait qu’il vienne de vous qui me dérange le plus. Je veux dire que je suis flatté de recevoir un cadeau de quelqu’un que j’aime et que je respecte, ou alors parce que je l’ai mérité. Mais, dans cas, rien de tout cela. Même si vous êtes un honorable homme du vin.

Ce qui me gêne, voyez vous, c’est cette démarche, que pourtant je crois sincère chez vous, qui consiste à arroser pour avoir l’espoir – quand ce n’est pas de l’assurance – que votre généreux geste sera payé en retour. Hélas, votre initiative à mon égard tombe à l’eau ! Elle a, chez moi, et j’en suis navré, l’effet inverse. Et c’est parce que j’aime le Médoc que ce vin ne sera pas perdu pour tout le monde.

Bref, votre magnum, cher Monsieur le «Compositeur de vins rares…», sera dûment bu et vidé un de ces jours, soyez-en sûr. Mais pas par moi. Je me ferai une joie de l’offrir à un club de vins de ma région pour qu’ils le dégustent en paix.

Michel Smith

PS J’ai remarqué que l’intitulé de votre lettre porte la mention "Paris Match." Sachez que je n’écris pour le moment qu’une fois par an pour ce magazine, à l’occasion du Spécial Vins mis en scène par mon ami Jean-François Chaigneau. Vos attachés de presse vous ont  mal informé, car je ne traite dans ce numéro que des vins en dessous de 10 €. Décidément, contrairement à vous, je ne suis nullement attiré par les choses qui brillent.

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