Puis, m’y revoilà la semaine passée. Pas dans le même esprit, parce que de visiteur, je deviens exposant dans le palais 6. Le 6, c’était celui des mégalos, mon petit 10m2 heureusement bien coloré ressemblait à Gulliver au pays des Géants (on ne connaît en général que son passage sur l’île de Lilliput, sans «e» bande de…). J’étais donc entouré de «petits faiseurs», de ceux qui font dans la discrétion… Skalli, Castel, Advini (Ze JeanJean/Laroche connexion), UCCOAR (Union des Caves Coopératives de l'Ouest Audois et du Razès), Vignerons Catalans…, avec ou sans étage.
Marc expose à Vinisud
Julien, un proche voisin de rangée (nous étions collés au mur) faisait un lien entre attributs (nom médical qui désigne chez l’homme ce qui le différencie de la femme) et proportions pavillonnaires. Si j’ai bien compris, ça veut dire qu’IVV égale petit kiki, mais Skalli gros z..., par exemple. Nous n’irons pas dans la cour de récré pour comparer.
Heureusement, j’ai pu m’échapper de temps à autre. Ce qui m’a permis de remarquer les approches différentes dans la construction des emplacements, sans doute, le reflet de la psychologie des entités exposantes.
Pour Châteauneuf-du-Pape, un espace solaire, radial, avec un bar musical au milieu, convivial; j’y ai dégusté quelques sushis et du Comté avec de vieux blancs.
Chez les Corses, un pavillon bien rangé, aux armatures galbées, mais où chaque producteur recevait le quidam comme dans sa cave, plus deux comptoirs généreux où les Vermentinu, Niellucciu et Sciaccarellu coulaient à flots, accompagnés de charcuteries locales.
Le Rhône et son Interpro avaient imaginé un circuit tournicotant, genre test pour rat de labo; t’y entres, tu mets 2 heures à trouver la sortie, ça c’est du marketing au poil !
Pour rester dans le Rhône, il y avait aussi Rhône Vignoble et ses barriques disposées à la va comme je te jette, avec derrière chacune une pointure du vignoble et devant un attroupement constant, mais le tout, bon enfant; avec, cerise sur le gâteau, le batteur de Trust qui après 5 minutes de tonnerre sur barriques claires, s’est fait houspiller par le voisin Vacqueyras. À côté, pourtant, les filles du Rhône, dans leur enceinte aux angles arrondis, n’avaient d’yeux que pour lui.
La Provence, tout en blanc, certainement pour mieux mettre le rosé en avant, mais sans les cigales ou les crapauds, ni autres sonorisations; à l’époque, ça nous agaçait, aujourd’hui, ça nous manque.
Il y avait d’autres montages plus ou moins heureux ou carrément tristes, des vins à boire, d’autres à pisser, des trop connus, des inconnus. Le tout jeté dans une suite de palais à la remarquable numérotation; si tu veux donner rendez-vous, mieux vaut le faire au parking, enfin, le bon parking.
La série des halls commence avec le 1 mais le 2 n’existe pas, le suivant, c’est le 5 qui donne sur le 13, le 6 permet de passer dans le 11 d’un côté et dans le 12 à l’opposé. Cela doit être un test de QI, j’ai obtenu celui du rat de laboratoire, et je suis retourné dans le 11 où y avait Inter Rhône…
Enfin, les grands salons, ça permet de revoir de vieilles têtes, de serrer des louches, de prendre ou reprendre contact, de se montrer et de montrer ce qu’on a en magasin. C’est utile, et puis, c’est pas trop souvent…
Marc Vanhellemont