Cette semaine, je joue à l'extérieur. Je suis juré au concours de Séville, pour la troisième année consécutive. Bref, je suis d'humeur folâtre, comme l'âne prêt à sauter... la barrière.
Pas question de vous abandonner, cependant. Je vous laisse un petit pensum; quelques idées en vrac à commenter.
Nous autres journaleux aimons en général les choses simples, les oppositions bien nettes, les paradoxes qui font de bons papiers bien léchés. Amis bloggeurs, si vous voulez vous pousser du col, briller en société, voici quelques phrases clefs. Sortez les au bon moment et en bonne compagnie, et vous ferez votre petit effet (attention, il y en a même qui sont vraies):
"La vigne doit souffrir" (ach so,comme on dit dans le SM, les coups et les douleurs, ça ne se discute pas). Quand ce qui sort de la grappe n'est plus liquide, voyez quand même un spécialiste.
Soufrez, mais en silence!
"Le rendement, c'est pas bien (sauf en Champagne et en Alsace, là, ils ont une dispense). La preuve par l'exemple: Coume Majou ."
"Parker a fait un pacte avec le diable et la tonnellerie". Mais côté stylos, Parker, c'est bien.
"Un bon vin se fait d'abord dans la vigne" (ben oui, des fois qu'il y en ait qui commencent par la vinif et qui récoltent après).
"L'AOP, c'est le lien au terroir" (ne parlez surtout pas de terroir-caisse, ça fait mauvais genre) .
"Le bio, c'est bon" (attention quand même au bio spécial GD, on peut craindre des rabais sur les normes).
"Mon vigneron dynamise toujours sa corne de brume avant de la piler".
"Si vous soufrez, faites le discrètement et en silence".
"Tu aimes la nature? Tu n'es pas rancunier. Tu aimes les vins nature? Ca s'arrose!".
Attention quand même aux généralisations abusives...
Dans le même ordre d'idées, voici une petite annonce reçue ces jours-ci: "Néo-vigneron vend vigne très souffrante; peu conduite, mais en bio (plus d'argent pour les traitements depuis 5 ans), terroir de cailloux, rendements très bas (un dé à coudre par cep), vinification non interventionniste, garantie sans soufre. Pas d'élevage en bois (barriques trop chères). Par dessus le marché, lot de vinaigre nature à céder".
Bon, à vous de jouer, je ramasse les copies mercredi prochain. Et pas de mots d'excuse, sinon, c'est interro écrite sur les cépages et la vinification au Nagorny-Karabach (à ordures).