« Faute de grives on mange des merles » dit le proverbe. Cette recette corse retranscrite sur le grand cahier noir de Filicina qui vécut dans un village de la Gravona dans les années 30 propose un pâté de merles. Je vous la transmets en espérant que vous n’en ferez aucun usage car, pour tout vous dire, j’aime bien les merles mais vivants sur la pelouse de mon immeuble.
« Pendant deux à trois jours, laisser mortifier les merles qui seront plumés, flambés sans être vidés. Pattes et têtes enlevées, les oiseaux seront entièrement désossés. Faire revenir à la poêle dans un peu de graisse de porc à laquelle on ajoutera un morceau de lard haché, des oignons finement émincés, pas mal de poivre, du sel, du thym, quatre épices. Mener la cuisson doucement et, celle-ci terminée, passer au tamis avec pression. Réserver d’autre part les chairs de merles avec des lardons de veau ainsi que de porc détaillés en petits cubes ; les petits cubes seront mis à mariner dans une vieille acquavita, parsemés de grains de genièvre. Vingt-quatre heures après, retirer les grains, égoutter les chairs et mélanger avec les intestins qui auront été pilés accompagnés de quelques graines de myrte. Prendre un récipient allant au four, foncer de bandes de lard, garnir du mélange et couvrir avec des bardes. Poser le couvercle, le luter avec de la pâte à luter et faire cuire au bain-marie dans un four à température modérée. »
Pour le boire : Un Gris du Domaine Casanova à Aghione Vin de Pays de l’Ile de Beauté Médaille d’or au Concours Général Agricole 2010 car c’est un super petit vin et parce que les médailles du CGA, souvent raillées par les dégustateurs patentés qui font des guides, en valent bien d’autres...