Fait chaud mais je ne lâcherai pas le morceau mon petit Pol Hochon a raison et vous avez tort de le prendre pour un avorton...
Aussi bizarre que cela puisse paraître les pépiements de la Clairette, tels des activateurs de croissance, boostaient le petit Hochon dans l'entreprise de rangement de son petit intérieur très caverne d'Ali Baba. Ils l'isolaient du monde, lui donnaient le sentiment qu'il était seul au monde. Son baiser furtif, agrémenté de son parfum floral, agissait tel un révélateur. Il murmurait « comment n'y ai-je pas pensé plus tôt ! » Intriguée, la petite reprenait « à quoi t'as pas pensé plus tôt ? A moi... » Du tac au tac il répondait « si c'est à quoi, ce ne peut-être à toi... » Elle croisait les bras. Ses seins pigeonnaient. « Tu m'embrouilles... » En se balançant sur son fauteuil il matait le spectacle « mais non jeune bécasse je me contente de reprendre ton français approximatif... » Courroucée la petite Fougère s'ébrouait « Tes yeux, eux, ne sont pas approximatifs prédator... » Il l'attrapait par la taille « la prédation c'est la vie... »
Lorsqu'ils s'installèrent à la terrasse du Sélect, les yeux dans le flou et l'âme légère, après avoir uni le mot et la chose, le temps de l'explication était venue. Pol, sérieux de chez sérieux, fit part à Clairette de son illumination. La découverte du maillon faible du système : les jeunes louveteaux aux ratiches aigües n'attendaient que lui pour se faire les vieilles barbes. A grands traits il traçait leurs portraits et comme il évoquait les tablettes de chocolat moulées sous un tee-shirt blanc, le regard bleu électrique, le collier d'or jaune, la gourmette du même métal et le jeans moule bite de Laurent Dieulefit que la petite Fougère sortait une arme fatale. Elle gloussait « Celui-là je me le fais ! » Pol protestait. Elle s’en fichait lui intimait l'ordre d’appeler ce bellâtre. Le petit Hochon surpris répliquait « Pour lui dire quoi ? » La réponse claquait « De venir me voir ! » Pol se rengorgeait « C'est quoi ce plan foireux ? » Avec une petite moue boudeuse accrochée à sa jolie bouche pulpeuse elle lui répondait « c'est ma contribution perso au sacre de mon seigneur et maître Pol Hochon. Tu ne croyais pas tout de même mon beau que j'allais laisser ta Lucienne faire tout le taf... »
Le Laurent Dieulefit eut droit au grand jeu. L'entrée de la petite Fougère au bar du Fouquet's draina les regards concupiscents et les autres. Elle avait osée le costume marin ultra short et plus si affinités, à couper le souffle. D'ailleurs le Laurent manquait d'air lorsqu'elle lui tendait la main en minaudant « J’peux m'asseoir à côté de toi... » Ce qu'elle faisait avant même que le bellâtre puisse prononcer son premier mot. Pol tentait une plaisanterie pour l'aider à retrouver de l'oxygène « Alors moussaillon le Pacha t'a donné la permission de minuit ? » qui s'écrasait aussi salement qu’une mouche à bœuf sur un porte-avion, sans le moindre bruit. Clairette occupait l'espace, en chair et en paroles. Voletait. Brassait un air considérable. Elle était liane, se faisait aguicheuse puis boudeuse, voluptueuse puis mystérieuse. Laurent tétanisé se raccrochait à la contemplation des cuisses lisses et pain d'épices de la belle. Il faisait eau de toutes parts, s’épandait. Le petit Hochon admirait en connaisseur le tableau d’un assaut qui ne pouvait que déboucher que sur une capitulation sans condition.
à suivre