Vous ouvrez vos petits yeux, et à l'heure où paraît l'astre du jour, moi, je rentre de l'Aube... et plus précisément de chez Veuve Devaux.
La marque est née à Epernay, et ses assemblages font encore la part belle aux jolis chardonnays de Chouilly et de la Côte des Blancs ; mais intégrée au groupe Coopératif Union Auboise, son ancrage est aujourd’hui dans la Côte des Bars, entre Bar sur Aube et Bar sur Seine, au Sud-Est de Troyes.
C’est de cette zone vallonnée, «Sudiste» pour la Champagne (nous sommes à 150km au Sud de Reims !), qu’elle tire ses excellents pinots noirs – ceux là même qui font la réputation d’un cru local, les Riceys.
Si je me suis rendu sur place, c’est pour le lancement officiel du dernier Millésimé de la Collection «D de Devaux». A savoir: le «D» 2002. Veuve Devaux ne millésime pas tous les ans, et certainement pas pour cette gamme de prestige. C’est donc un véritable événement pour la marque. Le signe d’une année exceptionnelle.
Un assemblage précis : 52,5% de pinots noirs de l’Aube, 47,5% de chardonnay de la Côte des Blancs.
"D" 2002
Excellent compromis, déjà au nez, où l’élégance le dispute au vineux. Belle bulle fine, marmelade de clémentines de Corse (aucun mérite à retrouver cet arôme, j’en ai un pot d’ouvert à la maison), cédrat confit, belle bouche crémeuse, où la vivacité du citrique se mêle au gras de la texture ; la finale revient sur les agrumes, bien soutenue par la vinosité du pinot noir. L’ensemble laisse une impression de jeunesse et d’allégresse. L’élégance joyeuse d’une jeune femme du monde. Du grand art.
Au fait, l'habillage est superbe.
Hervé